Sophie s'appelait autrefois Ludovic. Elle a été licenciée pour faute, sur des questions d'hygiène et de sécurité au travail. Ce qu'elle réfute en portant l'affaire aux Prud'hommes estimant que son licenciement est lié à son changement de sexe.
Sophie travaillait dans la cuisine d'une cantine scolaire, dans un collège-lycée privée à Nantes. Après avoir annoncé en 2009 son projet de changer de sexe, elle estime que ses relations avec son employeur se sont peu à peu dégradées.
"Je n'avais eu aucun reproche pendant 10 ans, et quand j'ai annoncé ma transidentité, le directeur, dans un premier temps, a fait l'autruche. On n'a pas discuté pour dire comment faire avec les élèves, que je ne suis pas un travelo, que je suis une personne trans', respectable", raconte Sophie.
Deux ans plus tard, elle obtient de pouvoir faire, à Lyon, l'opération de vaginoplastie qu'elle espérait.
"Quand je suis revenue de mon opération, le directeur, au lieu de me soutenir, m'a demandé de partir, en disant que mes menus n'était pas équilibrés" poursuit Sophie.
Sophie est finalement licenciée, en 2014, pour faute, sur des questions d'hygiène et de sécurité au travail. Elle a décidé de porter l'affaire aux Prud'hommes. Des associations la soutiennent dans cette démarche.
Pas facile cependant de prouver une discrimination. Il s'est écoulé quatre ans entre l'annonce du choix de Sophie et son licenciement.
Les responsables de l'établissement scolaire n'ont pour l'instant pas souhaité s'exprimer.
Le tribunal des Prud'hommes de Nantes devait examiner le dossier de Sophie, jeudi 23 mars 2017. Un jugement reporté au mois de juin.
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