C'est une vaste escroquerie qui a été mise au jour par la compagnie de gendarmerie de Rezé, près de Nantes. Plus de 1700 véhicules ont été vendus par deux entreprises dont près de la moitié présentaient des compteurs kilométriques trafiqués. Une dizaine de personnes seront jugées.
L'enquête, menée par la compagnie de gendarmerie de Rezé, en Loire-Atlantique, a commencé fin mai 2019 avec une plainte déposée par une personne qui avait acheté une voiture d'occasion sur "Le bon coin". L'affaire lui avait semblé sans doute intéressante au premier abord, la voiture n'avait coûté que 2 750 euros, mais cette femme s'est ensuite rendue compte que le compteur kilométrique avait été diminué de 50 000 kilomètres.
Les enquêteurs identifient alors une société nantaise qui a pour habitude de vendre des véhicules via le site internet. Au final, entre août 2017 et février 2020, elle aura ainsi écoulé 1 033 véhicules. Selon,les gendarmes, on avait diminué le kilométrage de près de la moitié d'entre eux, parfois jusqu'à 200 000 kilomètres en moins !
L'entreprise ne possédait pas de compte bancaire, les chèques étaient encaissés sur un compte appartenant à un homme de nationalité russe.
Une deuxième entreprise mise en cause
Mais l'enquête pointe ensuite une seconde entreprise aux activités similaires. Là encore, des ventes de véhicules d'occasion (735) dont la moitié présentaient un compteur kilométrique trafiqué, entre 20 000 et 180 000 kilomètres de moins que la réalité.Les deux entreprises, qui étaient visiblement liées, immatriculaient la plupart des voitures à la préfecture de Loire-Atlantique.
Forts de leurs investigations, les gendarmes ont mené une opération sur l'agglomération de Nantes le 3 novembre dernier. Onze personnes dont une femme ont été placées en garde à vue.
Des objets volés
Lors des différentes perquisitions, les enquêteurs de la section de recherche ont mis la main sur des cartes grises et du matériel informatique qui servait, selon les gendarmes, à "intervenir sur les compteurs et calculateurs des véhicules".Ont été également saisis des sacs de marque, des cigarettes importées illégalement, six véhicules, ainsi que des bijoux et près de 86 000 euros.
Une autre enquête a été ouverte concernant des objets volés découverts chez l'un des suspects. Tous sont originaires du sud-est de l'Europe. Ils ont été relâchés mais sont convoqués pour être jugés en 2021.