Cultivé depuis quatre ans par les habitants du quartier Doulon, le jardin des Ronces risque de disparaitre. Même si le projet d’aménagement urbain prévoit d’y créer plusieurs fermes urbaines, les habitants ne sont pas convaincus.
"Les écoles peuvent venir, les habitants, toute personne qui veut venir planter, récolter. C’est un lieu très libre", explique Morgane François, institutrice qui accompagne ses élèves de CP au jardin des Ronces.Géré collectivement depuis quatre ans, le jardin s’étend sur un hectare et demi. Il sera d'ici 10 ans au coeur d'un vaste projet d'aménagement urbain baptisé Doulon-Gohards.
Sur 180 hectares de terres maraîchères, le projet de Nantes métropole prévoit la construction de 2 500 à 3 000 logements et l’implantation de quatre fermes urbaines maraîchères sur 8 hectares.
"Comme on est en plein centre-ville, ce sera un site de maraîchage ouvert vers les citoyens, les consommateurs, les habitants, pour les débouchés, les visites pédagogiques … " explique Dominique Barreau, chef de projet agriculture à Nantes Métropole.
Une vitrine agricole urbaine
Mais ce projet, les habitués du jardin des Ronces le redoutent et s'y opposent : pas question de voir leur jardin et plus largement le quartier devenir selon eux une vitrine agricole urbaine.
"Ces fermes urbaines sont un peu l’enrobage qui fait passer le cœur du projet. Si c’est changer le pourtour pour ne pas changer le cœur, c’est pire que tout", proteste Olivier, jardinier.
Le collectif qui gère le jardin entend bien affirmer sa résistance au projet et à la mutation annoncée de ce quartier populaire notamment lors de sa fête annuelle, les 9 et 10 juin prochain.
► Le reportage de Sandrine Gadet et Thierry Poirier