Nantes : la préfecture délivre un titre de séjour à Ibrahima soutenu par l'association Patrons Solidaires

Le travail de fond de Véronique Écobichon, à Pontchâteau en Loire-Atlantique, a porté ses fruits, le préfecture a accepté de délivrer un titre de séjour en qualité de salarié à Ibrahima Barry, jeune Guinéen formé dans son entreprise de pose de revêtements de sols.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Je me suis pris la politique migratoire en pleine figure et ça fait mal. On ne sait rien de tout ça quand on recrute un apprenti". Véronique Écobichon, cheffe d'une entreprise de pose de carrelage et de réalisation de sols, d'une vingtaine de salariés à Pontchâteau en Loire-Atlantique, a découvert la réalité de la vie des jeunes migrants mineurs isolés, face à la froideur administrative.

"Je pensais qu'un jeune mineur soutenu par le département, entrant dans un cursus de formation de type CAP en deux ans, puis BP en deux ans supplémentaires, ça allait se régler tout seul. Mais non, à 18 ans, vous recevez une obligation de quitter le territoire Français" (OQTF).

Sans solution pour son jeune apprenti, Véronique et Alain son époux se sont adressés à la préfecture pour que Ibrahim Barry puisse poursuivre son cursus de formation normalement. Mais le covid et son cortège de restrictions ont compliqué encore plus les choses.

Véronique s'est sentie bien isolée jusqu'à la rencontre avec l'association Patrons Solidaires. "On a trouvé une épaule", dit-elle. "Les gars, se sont des compagnons chez nous", Véronique ne pouvait pas rester sans rien faire.

Une grande joie

Ce 22 décembre 2021 chez Murs Sols Création, il y a comme à chaque Noël une petite fête entre compagnons. "Cette année il y a en plus une grande joie, nous avons déjà passé 3 ans de notre vie avec Ibrahima, cette réponse de la préfecture arrive à quelques jours près 2 ans après l'obligation de quitter le territoire". Deux ans durant lesquels Ibrahima n'a pas pu travailler, il va lui falloir se remettre dans le bain, reprendre son parcours de formation.

Durant ces deux années d'échanges de courriers, de persévérance et d'espérance, Véronique et Alain ne se sont pas découragés. Mieux ils ont recruté Kalilou Bah, lui aussi jeune mineur venu de Guinée. "Ils sont tous les deux originaires de la même région, pour Kalilou, le côté administratif n'a pas posé les même difficultés. Il a pu suivre le cursus normalement. On voit comment ces jeunes avancent, ce sont des jeunes sérieux qui méritent qu'on les aide à avancer sur le chemin de la vie".

Que deviennent ces jeunes après avoir fait l'objet d'une OQTF ? Souvent ils restent bien sûr, impossible pour eux de faire le voyage retour. "Ils trouvent du travail précaire, il y a des gens qui les attendent pour ça. Ils bossent sur des chantiers le week-end". Travail précaire, avenir encore plus précaire, pour les membres de l'association Patrons Solidaires cette idée est insupportable.

"Je n'aurais pas pu me regarder dans la glace si je n'avais pas fait ce que j'ai fait. Je suis grand-mère, et j'imagine dans 10 ans mes petits-enfants me demander - dis Mamie, qu'est devenu cet apprenti... - Je n'aurai pas pu !"

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information