Les élus du conseil municipal nantais ont adopté vendredi 5 février un voeu pour l'organisation d'un reférendum sur le rattachement du département de Loire-Atlantique à la région Bretagne. Une "instance pérenne plurielle" est créé pour engager une concertation avec l'État et préparer un grand débat
C’était un engagement de campagne de Johanna Rolland (PS) lors des municipales de 2020. Le point 290 du programme commun signé entre l'édile sortante et l’écologiste Julie Laernoes entre les deux tours du scrutin de 2020.
Le conseil municipal de Nantes a donc débattu vendredi 5 janvier d'un voeu appelant l'État à organiser un référendum sur la Bretagne à cinq. Un voeu finalement approuvé par 56 élus sur les 69 participants au vote.
A travers ce voeu, la ville de Nantes demande de manière solennelle "au gouvernement d'organiser un référendum décisionnel sur le rattachement de la Loire-Atlantique à la région Bretagne".
Ce voeu, qui suit ceux adoptés par les villes de Saint-Nazaire et Saint-Herblain, se fonde sur une pétition de 2018 en faveur d'une Bretagne à cinq, signée nominativement par 105 000 citoyens de Loire-Atlantique, soit plus de 10 % du corps électoral.
La ville de Nantes va désormais créer une "instance pérenne plurielle pour engager une véritable concertation avec l'État sur les modalités d'organisation de ce référendum, organiser un débat approfondi sur les enjeux et les conséquences d'un redécoupage afin de nourrir le débat citoyen, formuler des propositions pour renforcer les coopérations entre Nantes et les autres territoires bretons", précise le voeu adopté.
"On entre dans ce mouvement collectif mais par ailleurs on déploie une stratégie et une méthode avec la création de cette instance" explique Florian Le Teuff (EELV), l'adjoint à la maire de Nantes en charge des enjeux bretons. "Cette instance va être un outil pour qu'on puisse avancer et qu'on obtienne réellement ce référendum, et d'autre part qu'on permette à tous les citoyens de se forger une opinion éclairée sur la question" développe-t-il.
Pour Florian Le Teuff, cette instance a vocation à ouvrir un grand débat organisé par la ville de Nantes avec tous les citoyens qui souhaitent y participer, qu'ils soient de Nantes, de Loire-Atlantique ou d'au-delà. Ce grand débat s'engagera "sur la base d'études indépendantes, sur l'emploi, sur l'aménagement du territoire, la décentralisation", détaille l'élu.
Dans un communiqué de presse, Christelle Morançais, la présidente (LR) de la région Pays de la Loire, a réagi à ce vote, affirmant que "vouloir briser les Pays de la Loire au nom d'une identité qui n'a que faire des frontières administratives et politiques serait une grave erreur et un contresens absolu."
"Il faut additionner et non diviser dans la période actuelle", ajoute la présidente du conseil régional.
La décision de la ville de Nantes intervient trois semaines après la publication d'une lettre ouverte dans Le Journal du Dimanche, dans laquelle 150 élus de tout bords politiques de Loire-Atlantique et de Bretagne demandaient à Emmanuel Macron la tenue d'un référendum. 250 élus ont aujourd'hui signé cette demande.
Autre décision symbolique prise par la mairie de Nantes en décembre dernier, celle de hisser le drapeau breton, le Gwenn ha Du, devant la façade de l'Hôtel de Ville.
Du côté de la région administrative Bretagne, plusieurs initiatives sont également prévues, avec l'inscription à l'ordre du jour des conseils municipaux de Rennes et de Vannes de voeux similaires. La région Bretagne a elle-même déja voté des voeux en faveur d'un référendum.