Jusqu’à 10 000 sachets de graines vont être distribués gratuitement aux habitants de Nantes Métropole, pendant un mois, pour fleurir les rues.
Bleuets sauvages, coquelicots, grandes marguerites… Pour cette 8ème édition de "Ma rue en fleurs" qui se tient jusqu'aù 23 avril, près de 10 000 sachets de graines sont en distribution gratuite à Nantes et dans sa métropole, comme à Bouguenais, Couëron ou Saint-Herblain.
A retirer directement en mairie, les kits de plantation contiennent un sachet de graines, mais aussi un guide de plantation et un guide d’entretien pour bien faire pousser les fleurs en pieds d'arbres ou devant chez soi.
Végétaliser les rues et les trottoirs
Les sachets distribués aux habitants contiennent un mélange d’espèces variées de graines locales, sélectionnées pour leur résistance aux conditions urbaines, proche d’un climat chaud et sec. Ces plantes vivaces demandent peu d’eau et connaissent une longue durée de floraison.
"Au-delà de l’idée d’embellir les quartiers, c’est une démarche participative : les gens peuvent changer leur regard, notamment sur la question d’accepter le végétal sur les trottoirs, au sein de la ville", explique Delphine BONAMY, adjointe de la Ville de Nantes en charge de la végétalisation. "C’est un projet qui fonctionne très bien, cette année on distribue plus de graines que d'habitude".
Grâce à cette action renouvelée chaque printemps depuis 2013, Nantes a multiplié par dix le nombre de rues fleuries, passant d’une centaine à près de 1 500 aujourd’hui. La moitié des rues de la ville possède ainsi au moins un point de fleurissement.
Plusieurs actions sont menées par la ville pour encourager le jardinage urbain, comme l’expérimentation « Nantes Paysages Nourriciers », qui a permis la création de potagers solidaires l’année dernière. Ces initiatives permettent à Nantes de se positionner comme 2ème ville la plus verte de France, selon l’Observatoire des villes vertes.
Un intérêt écologique et social
"Plus on met de fleurs en ville, plus on met de biodiversité, explique Frédéric Madre, chercheur en écologie urbaine. Cela a forcément un rôle important sur les populations de polinisateurs". Créer des espaces de vie pour les insectes, mieux respecter le cycle de l'eau : l'intérêt écologique est direct, mais pour ce scientifique il existe également "un intérêt social, celui de sensibiliser les urbains au végétal."
"L’enjeu n’est pas tant que les plantes vont capter la pollution – pour que ce soit significatif il faut des grands sujets comme les arbres - par contre l’impact social est majeur, analyse le scientifique. Le simple fait de voir des plantes tous les jours permet de sensibiliser les citadins aux questions environnementales et a une influence sur le comportement : moins utiliser la voiture, consommer autrement. Cet impact est beaucoup plus important que l’absorption de la pollution."
A cette sensibilisation à la nature s'ajoute un besoin grandissant pour le végétal. Selon Antoine Lagneau, chercheur associé en agriculture urbaine à l'Université de Bourgogne, "il y a une vraie volonté de la population urbaine à se reconnecter à la nature, et avec la crise de la Covid-19, il y a un vrai engouement pour ces initiatives. Elles offrent la possibilité de mieux comprendre comment pousse une plante et comprendre comment elle grandit, elle amène une meilleure connaissance du cycle du vivant." Comme pour les jardins partagés, le scientifique appelle ainsi à "multiplier en ville les espaces de nature, quelque soit l'échelle."
Renseignements sur l'opération "Ma rue en fleur", pour les habitants de Nantes : Allonantes : 02 40 41 90 00 - Pour les habitants des autres communes : 02 40 99 48 48 - Site internet : metropole.nantes.fr/marueenfleurs