Nantes : les patrons d'auto-écoles descendent des voitures ce mardi

Contre l'uberisation de leur profession, voilà le motif du débraiement national des moniteurs d'auto-école. Un mouvement de grève est prévu ce mardi dans les grandes villes. 

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Les patrons d'auto-écoles se mobilisent mardi dans plusieurs villes de France, à l'appel de leurs deux principaux syndicats (CNPA et Unidec), contre la dématérialisation de l'inscription au permis de conduire, symbole d'une "uberisation" en marche de leur profession.

Des opérations escargots sont prévues mardi matin à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Nantes.

Pour le président du CNPA-Education routière, Patrice Bessone, cette possibilité d'inscription à distance, "c'est la ligne rouge". Elle se fait habituellement en préfecture. Mais "avec le plan Préfectures Nouvelle Génération qui prévoit des fermetures de guichets, on va permettre aux personnes de le faire à distance, ou via les plateformes internet qui vont en faire un business", explique le dirigeant du premier syndicat d'auto-écoles.

C'est la porte ouverte aux plateformes digitales employant des 'moniteurs indépendants illégaux' avec sa généralisation de travail dissimulé (non-paiement des charges sociales, TVA, etc...)


abonde l'Unidec, deuxième organisation représentative, dans un communiqué dénonçant une "uberisation de (la) profession au travers d'une dématérialisation des dossiers d'inscription non contrôlée et ouverte à tout va".

"On perd la solennité de la démarche et on va généraliser un enseignement à bas coût", dont la qualité pédagogique n'est pas toujours avérée, estime Patrice Bessone: "Les jeunes subiront une double peine: ça leur coûtera au final plus cher financièrement (s'ils doivent passer plusieurs fois l'examen, ndlr) et aussi en termes d'accidentalité puisqu'ils n'auront pas un socle d'éducation routière solide".

Pour lui, cette dématérialisation "se fait sous la pression des plateformes en ligne qui vont mal financièrement et veulent se relancer". Face au ministère de l'Intérieur qui "ne nous répond pas clairement", les syndicats demandent à être reçus par le cabinet du Premier ministre "pour qu'il fasse un arbitrage".

"On ne demande pas un monopole, on n'est pas contre l'inscription libre. On souhaite juste qu'elle se fasse sur une borne en mairie, comme pour la carte d'identité ou les passeports", explique M. Bessonne.

Les deux syndicats avaient mobilisé plusieurs centaines de patrons d'auto-écoles dans une opération similaire fin février 2016 pour demander notamment le report de la nouvelle épreuve du code de la route. Plus de 300 véhicules avaient défilé dans la capitale et plusieurs centaines dans d'autres villes de France, perturbant largement la circulation.

En 2015, la France comptait 11.000 exploitants d'auto-écoles, employant 25.000 salariés, enseignants et personnel administratif confondus.
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