Nantes : ramen, hot-dogs, mezze, le succès de la street-food, "c'est bon, c'est un peu gras, c'est réconfortant"

Vont-ils détrôner le jambon-beurre ? Hot dog, bagel ou soupe miso sont les nouveaux plats que l'on déguste sur le pouce. La street food a envahi les rues de nos villes, inspirée par des recettes du monde simples et économiques. Un phénomène de société en pleine expansion.

Cette restauration, sur place ou à emporter, se calque sur les modes de vie et de travail d'aujourd'hui. Les enseignes sont nombreuses notamment à Nantes où nous avons suivi 3 restaurateurs aux parcours et aux modèles économiques différents.

La cuisine du monde

La street food colle bien à notre époque de l'Emporter et du Prêt à manger, rapide.

Sous la bannière des cuisines du monde, elle renvoie à nos envies de voyages à l'étranger passés ou à venir.

Plats tendance du moment, les bagels, pitas, buns, mezze, bo bun et autres falafels
se sont fait leur place au milieu des piliers du fast-food, hamburgers, kebabs et autres tacos.

Des bento au bureau

Qu'il pleuve, qu'il vente ou les 2 à la fois, elle roule à travers la ville.

3 fois par semaine, Shiho, la cheffe japonaise, part à l'heure du déjeuner livrer à vélo ses bento dans les bureaux à Nantes. Des boîtes repas cuisinées le matin même.

"Je prépare des bols de riz, c'est très nourrissant, très bon et facile à manger", explique Shiho tout en cuisinant.

Arrivée en France en 2015, elle a importé la cuisine traditionnelle de son pays.
Son idée : faire découvrir autre chose que les habituels sushis, une palette de saveurs et de couleurs garantie.

Shiho fait partie de ceux qui ont rebondi professionnellement pendant le confinement
C'est en septembre 2020 qu'elle a démarré son activité.
Pas de restaurant, juste cet atelier qu'elle loue auprès d'une association à Rezé, près de Nantes.

"Je suis toute seule donc je n'ai pas beaucoup de temps pour communiquer, faire de la publicité et tout, mais grâce à mes clients, ils parlent de moi, raconte la jeune femme, les clients amènent d'autres clients".

Actuellement, sa petite entreprise est capable de préparer et de livrer par jour l'équivalent de 30 bentos à 12 euros la boîte.

J'aimerais bien avoir un petit resto si les gens commandent plus de bento

Shiho Gouty

es gens restent chez nous 20-30 minutescheffe japonaise

"Les gens restent chez nous 20-30 minutes"

Il est en quelque sorte l'ambassadeur de la cuisine japonaise sur les bords de Loire.

Déjà passé maître dans l'art de confectionner le sushi, Anthony N'Guyen a aussi diffusé dans la ville un autre classique de la cuisine nippone : le ramen.

De la cuisine de rue reproduite dans cette cantine qui fait le plein depuis son ouverture en 2017.
Ambiance survoltée en cuisine, clients alignés sur des tabourets, l'établissement fonctionne midi et soir, 7 jours sur 7.

"Généralement, les gens restent chez nous 20-30 minutes, le temps de manger le bol, décrit-il, faire un bol de ramen c'est assez rapide".

Des standards revisités

Manger sur le pouce, c'est la définition de la street food, traduction de cuisine de rue
avec aussi l'obligation de proposer un plat complet pour pas trop cher.

"On arrive à situer entre 9,50 euros et 11,50 le bol, raconte Anthony Nguyen, ça reste quand même assez abordable surtout qu'on utilise des produits locaux, des produits qu'on transforme".

Et pour se distinguer et faire la différence entre établissements, rien ne vaut les réseaux sociaux où se répandent les visuels d'assiettes et les commentaires des clients.

Hyper réactifs, les nouveaux restaurateurs ne s'interdisent rien, y compris de revisiter des standards comme le hot-dog ou la frite.

Patates et chipouillette

"Nos frites fraîches, environ entre 200 et 300 kilos par semaine, c'est déjà du beau calibre, on peut changer de pomme de terre selon la saison, explique François Martin, une pomme de terre peut être plus ou moins sucrée selon la saison, donc il faut savoir changer si on veut garder du croustillant".

Ici, la patate débitée est cultivée en Loire-Atlantique. Origine française également pour sa partenaire.

"On a des saucisses qui sont faites spécialement par un charcutier sur mesure, on a une saucisse au muscadet et on a une chipouillette, qui est une chipolata à l'andouillette".

Et voilà comment le hot dog a débarqué sur les tables de Nantes. Pas le sandwich saucisse avalé à la mi-temps d'un match de foot. Plutôt la fameuse currywurst comme à Berlin avec sa sauce maison.

Le produit-phare se décline en plusieurs recettes sur place ou à emporter.

Rien que sur le temps de ce déjeuner en semaine, les 70 hot-dogs préparés ont tous été vendus.

"C'est bon, c'est un peu gras, c'est réconfortant"

A Nantes, l'enseigne Paws a démarré la vente - il y a 5 ans - sous la forme d'une cantine mobile avec un triporteur.

"Aux Etats-Unis, en Allemagne, c'est dans la rue que ça se passe, explique Benoit Ribouchon, tout est bien, , c'est rapide, c'est pas cher, c'est ça la street food"

Le succès aidant, l'équipe s'est trouvée un Lieu sur l'île de Nantes.
Les clients ? Un mélange d'étudiants, d'artistes, de professions libérales et du numérique.

Changement significatif : le hot dog partage désormais l'ardoise avec des plats traditionnels à consommer assis pour 12,5 euros.

Aux fourneaux, le jeune chef, passé par des restaurants étoilés, a concocté un poisson roulé au chorizo avec épinards tombés et risotto snacké.

"Faire de la street food, c'est bien, explique Vincent Peninou, mais on adore aussi faire à manger dans des petites assiettes bien présentée, bien travaillées".

Le soir, le restau se transforme en bar avec musique et tapas maison jusqu'à 2h du matin.

La street food issue de la rue aime créer l'événement, constamment à la recherche de nouvelles formules et de nouvelles recettes.

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