Les opposants au projet d'aéroport du Grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique appellent à une journée de mobilisation samedi à Nantes pour réclamer l'abandon de ce projet contesté et des procédures juridiques visant à expulser des habitantset paysans "historiques".
Plusieurs centaines de tracteurs, ainsi que des cyclistes et des piétons, sont attendus en milieu de journée pour une "démonstration de force" sur le périphérique nantais, ont expliqué les organisateurs lors d'un point presse sur le site de la Zad, la zone d'aménagement différé dédiée au projet, rebaptisée "zone à défendre" par les opposants.
Un premier convoi doit partir en début de matinée de Notre-Dame-des-Landes, et sera rejoint par trois autres convois de tracteurs et de vélos, ainsi que par des piétons sur le périphérique, avant que tous ne convergent au pied du pont de Cheviré, où se tiendra un "grand banquet", "dans une ambiance enthousiaste, conviviale et sereine", a assuré la coordination des opposants.
Cette manifestation, initialement prévue le 16 janvier, a été avancée d'une semaine à la suite de la relance par le concessionnaire du futur aéroport, une filiale de Vinci, des procédures d'expulsion à l'encontre de quatre exploitants agricoles et de onze familles, "habitants historiques" de la Zad.
La société Aéroports du Grand Ouest (AGO) a délivré le 30 décembre des assignations en référé (procédures d'urgence) pour demander l'expulsion immédiate de ces locataires, propriétaires et agriculteurs, sous peine d'une astreinte de 200 à 1.000 euros par jour et d'une mise sous séquestre des biens et cheptels. L'audience se tiendra le 13 janvier.
Une première audience devant le juge de l'expropriation était prévue le 10 décembre, mais elle ne s'était pas tenue à cette date. AGO avait cependant annoncé qu'elle renouvellerait les procédures d'expulsion début janvier, "en respect du calendrier fixé par l'Etat", celui-ci ayant décidé fin octobre "de lancer les travaux pour le début de l'année 2016".
L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à remplacer celui de Nantes-Atlantique, devait initialement être inauguré en 2017. Sa construction était suspendue depuis 2012, en raison de l'engagement pris par l'Etat de ne pas débuter les travaux tant que les recours juridiques des opposants n'étaient pas épuisés.
Les opposants à l'aéroport avaient essuyé un nouveau revers judiciaire en juillet, après le rejet de leurs recours environnementaux par le tribunal administratif de Nantes. Ils ont depuis fait appel de cette décision.