Ils sont quatre, trois gars et une fille et viennent d’obtenir leur diplôme d’ingénieur ou d'architecte à Nantes et à Toulouse. Des carrières toute tracées. Mais en fait, la science qui les passionne, c’est celle des riffs de guitare. Les "Shelter Colony" sont nés. L’électro plutôt que le bureau.
Romain, c’est le premier à qui Nans a adressé la parole lorsqu’il est arrivé à Polytech Nantes, en 2018. Tout de suite, les deux élèves ingénieurs ont parlé musique et ça l’a fait immédiatement. Bastien, le troisième, étudiant lui aussi à Polytech, n’a pas tardé à les rejoindre.
"On se voyait toutes les semaines pour composer, raconte Bastien Goureau, claviériste et chanteur. On voyait bien que nos études ne nous plaisaient pas spécialement et que la musique prenait beaucoup de place."
En 2019, ils se produisent pour la première fois en public, lors du gala de Polytech et les réactions du public sont très positives.
"On s’est dit qu’il fallait qu’on se lance" se souvient Romain Allouis, le chanteur et bassiste du groupe.
Le style : pop électro-rock. Des influences variées mais, disent-ils, un fond commun à chercher du côté de Coldplay et Muse.
Un annonce pour trouver un batteur
Et puis est venu le confinement de début 2020. Ils mettent à profit cette parenthèse imposée pour... composer. Nans Debski, guitare et chant, écrit les textes et la musique avec Bastien. Mais il leur manquait un batteur. Les samples (rythmes de batteries enregistrés) diffusés en accompagnement ne convenaient plus.
Une annonce sur les réseaux sociaux et c’est Justine Lasserrade, reconvertie dans la production pour le théâtre à Nantes après des études d’archi à Toulouse et un séjour à Montréal, qui vient rencontrer ceux qui s’étaient baptisés déjà Shelter Colony. Le batteur sera donc une batteuse.
"Il y avait plusieurs annonces de groupes qui cherchaient un batteur. C’était la seule qui incluait le féminin batteur ou batteuse" souligne Justine. Ça a séduit la jeune toulousaine qui a choisi de répondre à cette annonce-là plutôt qu’aux autres.
"On avait vu d’autres groupes avec une batteuse, on trouvait ça bien, dit Nans. On l’a rencontrée, on a bu un verre et ça s’est bien passé."
Sauf que les trois gars avaient un autre défi à relever : convaincre leurs parents respectifs de leur laisser tenter l’aventure d’une carrière musicale. Il fallait d’abord finir les études. Ce qui fut fait en 2021. Diplôme d’ingénieur en poche, ils ont passé le grand oral des concerts.
"Ça a été un déclic !
Les compositions écrites pendant les études et le confinement ont été testées sur le Cours Saint-Pierre à Nantes lors du festival SPOT que la ville de Nantes a créé pour donner une scène aux jeunes talents (et dont l'édition 2022 commence ce 30 juin). Succès.
"On s’est mis en avant devant nos familles. Ça les a convaincus. Ils nous soutiennent." dit Romain.
"Ça a été un déclic pour nos familles, confirme Nans. Et pour nous !"
Sélectionnés pour le Tremplin Rock and Solex de Rennes en mai puis lors des auditions du festival sarthois A Tout Bout d’Champs pour son édition du 16 juillet prochain, les Shelter Colony commencent à cocher les dates sur leur calendrier.
► voir le clip des Shelter Colony "Oblivion"
Pour l’heure, le groupe était récemment en résidence au studio Birdland de Vertou pour y apprendre les subtilités que doit connaître toute formation professionnelle, coaching scénique, direction artistique, communication…
Après un premier EP (plus long qu’un single mais plus réduit qu’un album) en 2020, les Shelter Colony annoncent le deuxième pour cet automne. Et déjà un clip signé "Oblivion" du vidéaste Tom Valin avec des chorégraphies d’Alison Allard.
On y trouve toute la personnalité du groupe, le côté très positif de la mélodie, très dansant, qui plait aux jeunes et à leurs ainés.
Et si ça ne marchait pas ? "C'est le genre de projet ou faut pas trop réfléchir, se motive Nans. Sans ça, on aurait été destinés à une vie de bureau. Derrière un écran !"
Et bien là, avec le clip, ils sont sur les écrans des autres ! Et bim !