Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration recrute. La réouverture partielle annoncée pour le 19 mai a donné le coup d'envoi pour les embauches de personnels. Les postes à pourvoir sont nombreux.
Au Marché d'Intérêt National de Nantes (Rezé), on ne propose pas que des fruits, des légumes ou du poisson. Ce lundi 10 mai, on y proposera aussi des emplois.
Le Groupe National des Indépendants de l'hôtellerie et de la restauration (GNI) en lien avec l'Union des Métiers et des Industries Hôtelières (UMIH) organise de 10h à 17h un "job dating" pour des emplois dans la restauration et les bars.
35 établissements sont présents pour environ 350 offres d'emplois, CDI, CDD ou contrats saisonniers. Les candidats auront un quinzaine de minutes pour se renseigner et convaincre. 250 s'étaient inscrits, beaucoup de jeunes avec pas ou peu d'expérience alors que les professionnels recherchent, eux, des candidats ayant déjà pratiqué le métier.
Certains ont quitté la profession
Car si les terrasses des cafés et des restaurants pourront rouvrir à partir du 19 mai, il ne faut pas imaginer que cela pourra se faire sur un simple claquement de doigt. La fermeture des établissements depuis le 29 octobre et les plus de cinq mois d'inactivité qui ont suivi pour la plupart d'entre eux, ont provoqué une hémorragie.
"Certains ont profité de cette période pour s'interroger sur leur devenir et se sont orientés vers d'autres secteurs" a constaté Frédéric de Boulois, le président de l'UMIH 44.
Les horaires décalés, les week-ends travaillés, les salaires trop bas, autant de point faibles qui, ajoutés à la longue fermeture, ont poussé quelques-uns vers d'autres métiers. La profession estime à 100 000 le nombre d'employés qui ont quitté le métier au niveau national.
"On sait qu'il va y avoir des trous dans la raquette, craint Thomas Leroy, le directeur général de Ouest-GNI. Il va nous manquer du personnel qualifié. On a besoin de recruter, on est à la veille d'une saison qu'on espère remplie, à l'image de celle de l'année dernière. On doit se poser des questions sur la fidélisation, l'organisation des plannings et sur le fait de mettre en place une organisation permettant de mieux conjuguer vie professionnelle et vie familiale. La période Covid aura mis le doigt sur tout ça."
"le métier est plutôt sympa"
Mamadou, 19 ans, a trouvé un emploi ce matin. Même si les horaires ne lui conviennent pas trop, il veut essayer dit-il. "Je suis très content, déclare Mamadou, j'ai saisi une opportunité, ce n'est pas très loin de chez moi, je n'ai pas de problèmes de transport. J'ai envie d'essayer pour voir si ça me convient."
Maëlle, 19 ans, est venue ici chercher un mi-temps pour compléter un autre emploi. Elle a déjà travaillé pendant deux ans dans la restauration avant de quitter le métier. "J'ai voulu changer de profession, dit-elle, ça ne me plaisait plus, mais actuellement, je suis prête pour repartir. Mais faut savoir que ça finit tard qu'on n'a pas souvent nos week-ends mais sinon le métier est plutôt sympa."
Des postes dans l'apprentissage
"C'est un des rares secteurs où on peut commencer comme apprenti et finir comme directeur général d'un établissement" tient à faire remarquer Frédéric de Boulois.
Et ce job dating proposera également des postes d'apprenti pour la rentrée prochaine.
► voir le reportage

Bonne surprise, il semble que la casse sera moins importante que ne l'avait craint l'UMIH il y a un an, lors du premier confinement. Frédéric de Boulois espère voir les établissements rouvrir en grand nombre même s'il pense plutôt à la date du 9 juin, pour la réouverture totale.
"Le 19 mai, pas grand monde ne va rouvrir, dit-il, c'est ingérable de rouvrir seulement en terrasse. Vous ne pouvez pas mettre votre personnel en chômage partiel sous prétexte qu'il pleut".
Néanmoins, la profession se prépare à reprendre, surtout sur le littoral selon Frédéric de Boulois.