Sur les réseaux sociaux, les vidéos de couture, tricot et broderie font le buzz. De plus en plus de jeunes se remettent aux arts du fil. C'est un retour des savoir-faire manuels, mais aussi une volonté de consommer plus écologique.
Coudre, tricoter, broder, nos grands-mères maîtrisaient à la perfection ses techniques. Aujourd'hui, les savoir-faire du fils se perdent, ou peut-être pas.
Sur Tiktok, Instagram et Youtube, les tutoriels de créations textiles ne manquent pas d'adeptes. Car, même si la nouvelle génération passe en moyenne quatre heures par jour devant son smartphone, elle s'intéresse aussi aux savoirs faire manuels.
Un retour des savoir-faire textiles
Au Salon "Pour l'amour du fil" qui a lieu jusqu'au 20 avril à Nantes, il y a plus de cheveux gris/blancs que de jeune dans les allées. Même si aujourd'hui, ils sont aux abonnés absents, les jeunes s'intéressent de plus en plus aux arts du fil et de l'aiguille.
La pandémie de Covid-19 et les confinements ont fait exploser le nombre de recherches Google lié à la couture. Mais, ces vingt dernières années, on peut observer une augmentation des recherches associées aux tutoriels de couture, de tricot et de broderie.
Si la couture, le tricot et la broderie véhiculent un a priori générationnel, les réseaux sociaux, et principalement YouTube, Instagram et TikTok, ont permis une nouvelle forme de transmission de ces savoir-faire.
Clémence Pasquet a créé il y a huit ans une entreprise de vente de tissus certifiés organiques, Cousu Bio. "J'ai commencé la couture, petite, avec ma grand-mère sur la vieille Singer en fonte que tout le monde connaît" explique la jeune femme, j'ai repris quand j'étais étudiante parce que la couture revenait avec les réseaux et YouTube".
Aujourd'hui, on peut trouver tout le contenu qu'on veut sur les réseaux sociaux, qu'on soit débutant ou expert
Clémence PasquetFondatrice de Cousu Bio
Si Clémence Pasquet a eu la chance de pouvoir être initiée à la couture par son aïeul, ce n'est pas le cas de tout le monde.
"Ce qui est dommage, c'est que la génération de nos parents a un peu délaissé les travaux manuels" explique Amélie Samson, fondatrice de la marque de prêt-à-porter et de kit de couture, Maeli Paris. Pour la jeune femme de trente ans, il y a un gap entre la génération de ses grands-parents et elle.
Les jeunes générations s'y remettent et les anciennes partagent leurs astuces.
Amélie SamsonFondatrice de Maeli Paris
Amélie Samson organise également des ateliers de couture avec des femmes atteintes du cancer du sein à la Cité des Soins à Angers. Par ailleurs, elle encadre des ateliers de couture intergénérationnels sur les bords de Loire entre Nantes et Angers.
"Ça permet d'avoir vraiment un échange entre les générations, pour que la génération de nos grands-parents, qui avait tous les savoir-faire, puisse transmettre aux nouvelles générations" précise la jeune angevine.
Un intérêt écologique
Ce qui séduit aussi les jeunes générations, c'est l'aspect écologique de ces pratiques. La marque d'Amélie propose aux personnes de créer elles-mêmes leurs vêtements, notamment en revalorisant les vieux tissus qu'elles ont déjà.
C'est le principe de l'upcycling, une pratique de recyclage qui a pour but de donner une seconde vie à des matières destinées à être jetés.
L'upcycling est une tendance mondiale. Le mot est apparu au milieu des années 1990 en Allemagne pour nommer ce concept qui existe, lui, depuis bien longtemps.
"On va inciter les gens à récupérer ce qu'ils ont chez eux, au lieu d'aller acheter quelque chose de neuf, détaille Amelie Samson, comme ça, on peut revaloriser des vieux draps, des nappes ou des rideaux".
Il y a beaucoup de jeunes générations qui se remettent à la couture pour mieux maîtriser leur consommation textile
Amelie SamsonFondatrice de Maeli Paris
"Dans les nouvelles générations, la Slow couture, l'upcycling, c'est une manière de penser et de s'engager pour réduire les déchets textiles et avoir un impact sur l'environnement et la société" considère la jeune angevine. Elle ajoute, "en couture, on a la possibilité de redonner vie à des tissus facilement".
Une liberté de créer
L'intérêt grandissant pour ces pratiques est également à aller chercher du côté du bien-être. Prendre le temps de créer, être libre de choisir complètement chaque détail, c'est aussi ça qui fait le succès des arts du fil.
Virginie Baudouin est Vendéenne, elle a créé une marque de kit de broderie et de canevas qui s'appelle Fukuri. "Fukuri, ça signifie bien-être en japonais. Je vends des kits pour se faire du bien" résume Virginie Baudoin.
Les kits s'adressent aux débutants, même les enfants peuvent s'y mettre (dès 10-12 ans). Le but, personnaliser ses vêtements, mais surtout, passer un bon moment.
"Mon objectif, c'était de donner, même à des débutants, envie de faire quelque chose de ses mains et de déconnecter des écrans grâce à des activités très faciles" détaille la Vendéenne. Elle ajoute, "pour moi, les travaux de fils, c'est une clé d'entrée vers plein d'autres choses".
C'est important quand on est jeune de commencer et de prendre confiance, de savoir qu'on peut faire quelque chose de ses mains
Virginie BaudouinFondatrice de Fukuri
"C'était important pour moi d'avoir des choses très fun. Le moment où on va faire des activités créatives, ça doit être un moment de plaisir" prône Virginie Baudouin, très enthousiaste.
Clémence Pasquet est d'accord, la couture pour elle, c'est une véritable passion. "C'est vraiment le goût de faire soi-même, de pouvoir créer et de pouvoir s'exprimer dans la matière" raconte-t-elle.
La sensation de pouvoir réaliser quelque chose soi-même, c'est un sentiment hyper épanouissant
Clémence PasquetFondatrice de Cousu Bio
"Je suis une grande fan de motif et de couleur, ce qu'on ne trouve pas forcément dans les magasins. J'adore pouvoir associer les motifs, avec la couleur. C'est le grand plaisir, faire son petit montage et la sensation de la matière dans la main" témoigne-t-elle, des étoiles dans les yeux. Elle ajoute, "la couture, c'est plus que jamais dans l'air du temps".
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