Depuis mars dernier les rassemblements sportifs sont interdits en France. La filière de l’événementiel sportif fait partie des professions les plus fortement impactées par cette crise sanitaire. L'organisateur du marathon de Nantes est à l'origine d'une pétition réclamant des mesures dédiées.
Les organisateurs d'évènements, sportifs notamment, se sentent les grands oubliés des mesures gouvernementales liées à la crise sanitaire. Aucune disposition spécifique ne leur est consacrée. Ils sont exclus du fonds de compensation de billetterie annoncé le 17 novembre, réservé aux sports professionnels.
Co-auteur de la pétition "Sauvons nos évènements sportifs" lancée ce 27 novembre, Julien Gaborieau, organisateur du marathon de Nantes, a rallié plusieurs professionnels du secteur pour faire entendre leur voix auprès du gouvernement, et proposer des mesures économiques concrètes en vue de la reprise.
Covid oblige, la 40ème édition du marathon de Nantes, d'abord prévue au printemps puis envisagée en octobre 2020 a été annulée. Faute de certitudes, les inscriptions pour l'édition des 24 et 25 avril 2021 sont suspendues. "On n'est pas du tout sûr qu'elle pourra avoir lieu. On travaille sur un plan B, un report de l'épreuve au deuxième semestre 2021. On cherche une date possible, avec les services de la ville, en octobre ou novembre 2021. Mais on est même pas sûr que ce sera possible, ni dans quelles conditions." explique Julien Gaborieau.
Un marathon, ça se prépare 13 mois avant le début de l'édition
Même la reprise s'annonce difficile pour les organisteurs d'épreuves sportives grand public, qui réclament des aides spécifiques. "On a une telle inertie de travail qu'à la reprise il va nous falloir 6 à 8 mois pour dégager de la trésorerie. Si on ne nous aide pas il va y avoir énormément de casse" précise Julien Gaborieau.
Les organisateurs des grands évènements sportifs La Grande Course du Grand Paris Express, Lyon Urban Trail, SaintéLyon, Marathon de Nantes, et Dokeop à l'origine de la pétition, ont établi une liste de mesures adaptées à leur situation :
– un fond de compensation de billetterie pour les événements annulés en 2020,– un abaissement du taux de TVA sur les droits d’inscriptions des événements futurs afin de permettre de redresser la situation économique de nos entreprises dans les années à venir, à l’instar des événements culturels ou des rencontres sportives qui bénéficient d’une TVA réduite,
– une réduction, voire une exonération, des charges sociales jusqu’à fin 2021,
– un crédit d’impôt pour les sponsors privés de nos manifestations pour les inciter à continuer de nous soutenir malgré le contexte économique compliqué,
– un crédit d’impôt pour les sportifs s’inscrivant à une compétition ou souscrivant une licence fédérale.
A Nantes, 3 personnes travaillaient à temps plein toute l'année sur l'organisation du marathon. Aujourd'hui tout est à l'arrêt. L'une des salariées, dont le CDD s'achevait le 30 septembre, n'a pas été renouvelée. Les deux autres sont au chômage partiel ou total.
