La loi Bioéthique ouvre aux femmes seules et aux couples de femmes le droit de bénéficier de la PMA, la Procréation Médicalement Assistée. Un texte attendu depuis longtemps par les associations LGBT, Lesbiennes, Gays, Bi et Trans qui militaient pour une égalité des droits dans ce domaine.
Cela faisait des années que Nolwenn et Marion y pensaient. Une famille nombreuse, un objectif longtemps inaccessible pour ce couple, qui attendait qu'une loi les autorise à faire appel à un donneur, pour avoir des enfants.
Nolwenn Amaizzand attend une PMA, devenir maman est le rêve de sa vie. "C'est plus qu'un projet familial, c'est un rêve. Un rêve qui devient réalité pour nous. Quand on en est rendu à pleurer quand un enfant nous sourit, et de voir nos amies hétéros qui ont des enfants, et de se dire moi aussi je veux, moi aussi je veux tout ça".
Nolwenn et Marion ont donc pris rendez-vous dès que la loi a été promulguée, pour entamer le parcours vers une procréation médicalement assistée. Avant, elles avaient eu le temps d'évaluer le coût d'une PMA à l'étranger, 1 500 euros pour une seule tentative, plus les frais de voyage. Un choix très onéreux, mais qui restait la seule option pour les couples de femmes.
Beaucoup de demandes, suffisamment de donneurs
Tiphaine Lefebvre est gynécologue, avant la loi, elle a souvent été confrontée à ces femmes qui tentaient l'expérience ailleurs. "Il y en a beaucoup qui venaient pour des informations, parce qu'elles avaient été prises en charge à l'étranger, pour nous demander notre avis sur ce qui avait été fait, si on pouvait les aider des choses comme ça. Elles prenaient rendez-vous en consultation gynécologique pour nous poser des questions".
Depuis le 9 août 2021, les femmes sont donc très nombreuses à initier une PMA au CHU de Nantes, qui réalise l'immense majorité des inséminations dans la région.
En France, c'est l'un des plus gros centres pour les dons de gamètes. Dans ce laboratoire, où on congèle du sperme sous forme de paillettes, les stocks sont suffisants pour plusieurs années.
Arnaud Reignier est médecin en biologie médicale, il ne s'inquiète pas d'une pénurie de donneurs due à un accroissement de la demande des femmes pour une PMA. "Chaque année, on reçoit une cinquantaine de candidats aux dons de spermatozoïdes, et chaque année il y a une trentaine de donneurs qui finissent leurs parcours, ce qui fait que dans nos stocks on a des milliers de gamètes de donneurs disponibles pour le don".
Jusqu'à présent, il fallait en moyenne 6 mois pour obtenir un don de sperme, le temps des rendez-vous indispensables. Les délais ont un peu allongé, mais l'hôpital devrait prochainement recruter pour répondre aux nouvelles demandes.