Portrait. Juju la Gygy : une gynécologue qui démystifie l'intimité féminine avec humour

Gynéco-obstétricienne, maman de trois enfants, Juju la Gygy cartonne sur les réseaux sociaux avec ses vidéos explicatives et décalées sur l’intimité des femmes. Quand l’humour est au service de la pédagogie, les followers sont au rendez-vous et en redemandent.

"Je n’avais pas envie d’avoir une vie sur les réseaux" glisse, tout sourire, Juju la Gygy. La gynécologue-obstétricienne dans un grand CHU de Nantes et une maternité de la région souhaitait avant tout écrire un livre pour raconter "la vie à l’hôpital". Pour s’en donner les moyens, elle s’est formée à la BD et a monté un projet éditorial, mais n’a pas trouvé d’éditeur. Son entourage lui conseille à l’époque de publier sur Instagram. "J’y suis allée bien malgré moi et ça a explosé. Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait, et j’ai trouvé un éditeur. À la sortie du livre, j’avais plus de 50 000 abonnés (et + de 82 000 au moment d’écrire ces lignes). Je me suis prise au jeu et j’ai commencé à faire des vidéos. C’est à ce moment-là qu’est née Juju la Gygy".

Une communauté drôle et bienveillante

La super gynéco des réseaux alterne entre les vidéos et les dessins pour évoquer sans tabou, avec humour et talent tous les sujets liés à l'intimité des femmes. La différence entre un frottis et une colposcopie, accoucher avec des spatules, soleil et grossesse, etc.  "J’ai pris conscience qu’avec une vidéo, je pouvais toucher des milliers de personnes et donner une information médicale de qualité à beaucoup de gens, facilement". Et "Juju" peut compter sur une communauté à son image.

Plutôt bienveillante et drôle. Je fais attention aux commentaires, mais je laisse les gens s’exprimer librement

Juju la Gygy

La fermeture annoncée des petites maternités

Dernièrement, Juju la Gygy a aussi pris position, dans une vidéo, sur la fermeture annoncée des petites maternités. "C’est un sujet qui me tient à cœur, en tant que gynéco dans une petite maternité (moins de 600 accouchements/an) et dans un gros CHU (+ de 4000 accouchements/an). La périnatalité est en crise, les maternités sont en souffrance, nous avons besoin d’un plan de périnatalité ambitieux, avec des financements à la hauteur des enjeux pour les parents et leurs enfants à naître, mais aussi pour les soignants".

Son projet : installer l’art à l’hôpital

Cette maman de "trois tornades", comme elle le dit, pourrait gagner sa vie grâce à Instagram, "mais je ne le souhaite pas". Juju la Gygy préfère se concentrer sur son vrai métier, tout en continuant d’alimenter son réseau et travailler à l’écriture d’un nouvel ouvrage. Sans compter ses autres projets : "j’aimerais pouvoir mettre plus d’art à l’hôpital en créant des expositions, de l’art-thérapie, des résidences artistiques. On guérit mieux quand on est entouré de belles choses” sourit-elle avant de grimacer : 

"Le problème, c’est le temps !”

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