À seulement 17 ans, Arthur Valtier est déjà champion du monde junior de course de drone. Licencié au club d'aéromodélisme de la Chapelle-sur-Erdre, en Loire-Atlantique, il se prépare à disputer la Coupe du monde de drone racing en Corée du Sud, avec l'équipe de France, du 6 au 9 octobre prochains.
Il y a deux ans encore, Arthur Valtier n'avait jamais touché un drone et le voilà aujourd'hui propulsé au rang des meilleurs pilotes au monde. Un sport auquel il a tout de suite accroché au point d'y consacrer des journées entières à s'entraîner, été comme hiver...
C'est plus qu'une passion, c'est presque une révélation !
Arthur ValtierChampion du monde junior de drone racing
"Je dis souvent, pour plaisanter, que le drone a été inventé pour moi parce que ça regroupe tout ce que j'aime : le pilotage, l'informatique, la mécanique, la chimie, la vidéo...", énumère le jeune pilote de 17 ans.
Licencié au club d'aéromodélisme de La Chapelle-sur-Erdre (AMC2), en Loire-Atlantique, Arthur s'entraîne plusieurs fois par semaine au stade d'athlétisme de la commune, sur des créneaux horaires réservés aux pilotes du club.
Et quand il s'entraîne, c'est en mode "compétition", avec des circuits qu'il a lui-même élaborés et matérialisés sur les pelouses du stade.
Un pilote de haut vol
Mais avant de mettre les gaz, c'est le même rituel. Il faut s'équiper : lunettes, console, batterie, caméra, module. Se concentrer. Visualiser son plan de vol... Une préparation digne d'un pilote de Formule 1. Sauf qu'ici, le bolide ne pèse que 500 g, alors quand il décolle... ça décoiffe !
Avec un drone de compétition, on peut atteindre 200 Km/h en une seconde !
Arthur ValtierChampion du monde junior de course de drone
"En termes d'accélération, c'est le véhicule motorisé le plus rapide au monde. Encore plus rapide qu'une fusée, sourit le champion, ce qui exige une concentration maximale pendant toute la durée du vol en immersion".
Aussitôt décollé, aussitôt disparu... Vu de l'extérieur, difficile de suivre la progression du drone, qui enchaîne les virages pour passer les portes du circuit.
Difficile, aussi, d'imaginer qu'à quelques mètres de là, le pilote, lui, ne bouge pas d'un millimètre. "On dirait qu'on est énervé quand on vole, mais c'est tout l'inverse, précise Arthur, derrière son casque. Il faut vraiment être calme, bien jauger les doigts sur la console car, à cette vitesse, le moindre écart ne pardonne pas".
En drone, on dit qu'il y a deux catégories de pilotes : ceux qui volent en rondeur et ceux qui volent au réflexe
Arthur ValtierChampion du monde junior de course de drone
"Moi, j'essaie de voler en rondeur, d'anticiper les virages pour avoir, au final, la meilleure vitesse moyenne sur le circuit. Il y a aussi de bons pilotes qui volent au réflexe, qui envoient les gaz, mais le risque, c'est de se crasher sur un obstacle ou de tomber en rade de batterie avant la fin de la course".
À chaque pilote son drone
À ce niveau de compétition, les pilotes fabriquent eux-mêmes leurs bolides, en fonction de leur style de pilotage. "C'est un sport mécanique, comme la Formule 1, où l'on essaie de trouver le meilleur compromis poids/distance. Un bon drone, c'est un engin léger, puissant et rigide", résume-t-il.
Moteur, hélice, châssis… À chacun d'assembler et de régler les pièces de son drone. Des bolides sur mesure dont les secrets de fabrication sont bien gardés.
Les pilotes de course ne donnent jamais leurs "recettes" de fabrication. C'est secret défense !
Arthur ValtierChampion du monde junior de drone racing
Et quand il n'est pas au stade, Arthur s'entraîne chez lui, devant son ordinateur avec un simulateur de vol très réaliste, avec de nombreux réglages et un large choix de circuits. En deux ans, Arthur a capitalisé 750 heures de vol sur simulateur.
"C'est comme le vol en immersion : on a la même console, on regarde là aussi un écran, on a les mêmes sensations de vol. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas de drone qui vole, estime Arthur. Et surtout, ça permet de s'entraîner quand on veut et même l'hiver, quand il fait nuit très tôt".
L'entraînement, c'est à 90% du temps sur simulateur de vol
Arthur ValtierChampion du monde junior de course de drone
Autre avantage, et pas des moindres : la possibilité de s'entraîner à plusieurs. L'outil idéal pour se préparer à des championnats par équipe, comme la Coupe du monde de drone, en octobre prochain, où Arthur défendra les couleurs de la France aux côtés des autres pilotes.
"On habite tous loin les uns des autres alors on s'entraîne ensemble sur simulateur. On choisit le circuit sur lequel on veut voler et après, on débriefe tous ensemble".
C'est un pilote qui a un gros potentiel et du talent pour la course
Killian RousseauMédaillé d'or des World Games 2022 en course de drone racing
Et parmi les pilotes tricolores, le champion toutes catégories, Killian Rousseau, avec qui Arthur s'entraîne régulièrement et qui ne tarit pas d'éloges sur son coéquipier. "C'est un pilote assez jeune, il a moins d'expérience que les autres pilotes de l'équipe de France mais en deux ans, il s'est fait un nom dans l'univers très confidentiel de la course de drone".
Arthur se prépare à s'envoler en Corée du Sud pour représenter la France à la Coupe du monde de drone racing, qui se déroule du 6 au 9 octobre 2023.