Le procès de l'incendie de la cathédrale de Nantes se tient mercredi 29 mars 2023 au tribunal judiciaire de Nantes, où Emmanuel Abayisenga, le bénévole rwandais accusé d'avoir provoqué le feu en juillet 2020, comparaîtra.
Le 18 juillet 2020, un incendie ravageait une partie de la cathédrale de Nantes. L'incendie avait notamment détruit le grand orgue et un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe siècle.
Les soupçons s'étaient rapidement portés sur Emmanuel Abayisenga, un bénévole rwandais chargé de fermer la cathédrale. Une semaine après l'incendie, celui-ci était passé aux aveux.
Après plusieurs mois de détention provisoire, Emmanuel Abayisenga avait été accueilli par la congrégation des missionnaires montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée.
C'est là que le père supérieur Olivier Maire a été assassiné dans la nuit du 8 au 9 août 2021.
Décrit comme instable psychologiquement, Emmanuel Abayisenga s'était rendu de lui-même le lendemain à la gendarmerie en s'accusant du crime.
Les détails du procès
Le procès de l'incendiaire présumé de la cathédrale de Nantes, Emmanuel Abayisenga, s'ouvre ce mercredi devant le tribunal judiciaire de Nantes. Le bénévole rwandais, chargé de fermer la cathédrale, avait avoué avoir provoqué l'incendie en juillet 2020. Il est poursuivi pour "destruction du bien d'autrui" et "dégradation ou détérioration du bien d'autrui".
Le prévenu, dont la santé se dégrade en détention, comparaîtra si son état le permet. Son avocate, Me Meriem Abkoui, a indiqué qu'il était d'accord pour comparaître le 29 mars. Si Emmanuel Abayisenga est déclaré coupable, il risque une peine de prison et une lourde amende.
Une responsabilité difficile à assumer
Selon Me Abkoui, si Emmanuel Abayisenga "est déclaré coupable des faits qu'on lui reproche, sa responsabilité sera engagée aussi. Après, il n'a pas les moyens de payer les sommes pour réparer et restaurer la cathédrale, ça c'est certain". Contrairement à une victime "classique", la cathédrale est un bâtiment public, souligne l'avocate.
Le procès de l'incendie de la cathédrale de Nantes est un enjeu majeur pour la justice française. En plus de la condamnation possible d'Emmanuel Abayisenga, le coût des travaux de dépollution et de restauration de la cathédrale reste une question cruciale, alors que la cathédrale de Notre-Dame de Paris continue elle aussi sa restauration après l'incendie qui l'a frappé.
Le coût des travaux de dépollution et de restauration
La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) a estimé que le coût des travaux de dépollution au plomb de la cathédrale s'élève à 3,2 millions d'euros. Quant aux travaux de restauration, ils sont évalués à 24 millions d'euros (sans compter celle du grand orgue). Les travaux devraient s'achever entre 2026 et 2028, mais l'édifice devrait partiellement rouvrir au public en 2024.
Fabienne Béranger avec Agence France Presse