Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes : Largo reconditionne les smartphones

La petite entreprise qui employait cinq personnes à ses débuts, en 2016, a déménagé pour grandir. Elle est entrée en bourse et emploie 55 personnes aujourd'hui. Le reconditionnement de smartphones a le vent en poupe.

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L'entreprise a gardé de la start-up les couleurs vives et la moyenne d'âge de ses employés. Ici, on dit plutôt "collaborateurs". 

A l'étage du grand bâtiment situé sur une zone industrielle de Sainte-Luce-sur-Loire, l'ambiance est feutrée. Un open-space accueille le service administratif, le commercial et le site internet. Des jeunes, beaucoup de jeunes. A Largo, la moyenne d'âge est de 27 ans selon Christophe Brunot, l'un des trois co-fondateurs avec Frédéric Gandon et Jérôme Morcello, qui eux, sont plutôt dans la quarantaine, voire plus.

Lorsque l'on descend pour rejoindre l'atelier, la sensation de start-up du numérique ne se dément pas.

On passe tout d'abord par la grande salle de pause, là encore des couleurs vives. Il y a des fauteuils, la pièce quoiqu'aveugle semble agréable, un babyfoot attend qu'on s'y défoule.

Il faut passer encore une porte et un portique de sécurité pour entrer de plein pied dans le cœur du réacteur, l'atelier de réparation.

30 des 55 collaborateurs de Largo y travaillent. C'est ici que l'on reconditionne les smartphones avant de les remettre sur le marché, à 30 voire 50% du prix du neuf.

On est loin des 120 m² (l'atelier actuel fait 700 m²) et des 5 employés, fondateurs compris, du premier site de Largo à Carquefou. C'était pourtant il y a seulement 5 ans. 

"C'était vraiment le mode débrouillard au démarrage" 

Les trois fondateurs, tous issus du monde de la téléphonie, ont flairé en 2016 que le marché du reconditionnement allait se développer.

"La réparation du mobile a le vent en poupe" s'étaient dit ces trois hommes qui ont décidé de s'associer pour créer Largo. Ne cherchez pas une référence au playboy milliardaire des BD de Van Hamme, quoique, c'est plus le côté facile à retenir du nom qui a plu.

"Ça sonnait bien, sourit Christophe Brunot, c'est facilement identifiable."

Dès la première année, la petite entreprise a confirmé les espoirs de ses créateurs. Au bout de six mois d'activité, Largo affichait un chiffre d'affaire de 1,2 millions d'euros.

"C'était vraiment le mode débrouillard au démarrage" se souvient Christophe. Mais rapidement, il a fallu voir plus grand. En 2017, le CA passe à 6,2 millions d'euros pour une vingtaine d'employés. Quatre ans plus tard, il grimpe à 17 millions d'euros et la marge de progression est encore grande estime Christophe Brunot qui fait la comparaison avec le secteur automobile où, en France, 7 voitures sur 10 sont d'occasion. Sur le marché du smartphone, c'est l'inverse. 

En terme d'argument marketing, l'actualité de la planète travaille pour Largo. "C'est une hérésie de produire des téléphones aujourd'hui, lance Christophe Brunot. Il faut 44 kg de matière première pour faire 150 gr de téléphone. Pour le reconditionner, on se contente de 4 kg de matière première !"

L'objectif de Largo est aussi de privilégier les circuits courts et la société veut se rapprocher des opérateurs téléphoniques français. Aujourd'hui, l'entreprise s'approvisionne en smartphones d'occasion principalement aux Etats-Unis. La consommation de ces objets y est telle que les smartphones sont changés par les opérateurs avant même toute usure et il suffit souvent de changer la coque et la vitre pour leur redonner une jeunesse. 

"Une ambiance assez jeune et dynamique."

Ce que confirme Jessy. Ce jeune de 33 ans travaille en intérim dans l'atelier de largo depuis un mois. Après avoir travaillé au remontage des cartes mères, il est maintenant affecté à la réparation. "Le plus souvent, dit-il, on change la batterie, l'écran, le micro ou l'écouteur. C'est pas très compliqué, c'est de l'assemblage."

Même constat pour sa collègue d'à côté, Charline. Cette ancienne assistante maternelle de 28 ans qui recherchait un travail manuel est arrivée ici, elle aussi, par l'intérim avant d'y être embauchée. "J'ai fait plusieurs postes, dit-elle, je suis toujours preneuse d'évolution. Il y a une ambiance assez jeune et dynamique."

Le circuit d'un smartphone chez Largo est assez simple. Il est d'abord contrôlé visuellement pour un "gradage cosmétique". On estime son état extérieur. Puis on lui fait une fiche d'identité, il est effacé et mis à jour. Il passe ensuite par le contrôle technique. 123 tests sur 37 points de contrôle. Si besoin (ce qui n'est pas toujours le cas), il est réparé et testé à nouveau.

Enfin, il est emballé et partira chez le client. Pour 80 %, ce sont des distributeurs, 20% de la vente en ligne. Largo dispose d'ailleurs de son propre site de vente en ligne.

La concurrence internationale est vive et pourra proposer des prix inférieures mais Christophe Brunot mise sur la qualité de son travail et la proximité du service après-vente. "Nous voulons faire comprendre à nos clients que le reconditionnement en France est bien mieux que ce qui est reconditionné à Hong Kong", dit-il. 

Plus on produit du neuf, plus on produit du gaz à effet de serre.

Christophe Brunot

Largo commence à reconditionner aussi les tablettes et les ordinateurs. L'entreprise est cotée en bourse depuis le 23 avril 2021.

L'avenir : un chiffre d'affaire de 70 millions d'euro à l'horizon 2025 et une centaine de "collaborateurs".

"100 % de l'activité est en France, ajoute Christophe Brunot. Pas question qu'on aille à l'étranger !"

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