Le collectif "Médecins Solidaires" rassemble des médecins généralistes qui veulent contribuer à résoudre la problématique des déserts médicaux. Pour ce faire, ils proposent d’ouvrir des centres de santé basés sur le temps partagé solidaire. Après le succès du premier centre à Ajain dans la Creuse, le collectif vient d’ouvrir un deuxième centre de santé à Bellegarde-en-Marche, dans le même département.
"L'idée de Médecins Solidaires, c'est que plutôt que de demander beaucoup à un médecin, on va demander un peu à beaucoup de médecins", explique Elsa Leclercq. La jeune médecin nantaise de 34 ans, fait partie des sept médecins pionniers qui portent ce projet ambitieux.
Des centres basés sur le temps partagé solidaire
Un centre médical au fonctionnement inédit puisque "ce n’est pas UN médecin qui vient s’installer dans le centre de santé, c’est un médecin par semaine et ils se relaient toute l’année. Tous les samedis, il y a un médecin qui arrive et un autre qui part."
Une initiative innovante contre les déserts médicaux
"Médecins Solidaires" est né grâce à l'initiative de Martial Jardel, jeune médecin généraliste et de l'association "Bouge ton Coq", qui œuvre pour la revitalisation des territoires ruraux. "On estime que vivre à la campagne réduit l'espérance de vie de deux ans par rapport aux habitants des métropoles, car on est éloigné des soins d'urgence, des médecins généralistes et des spécialistes...", déplore-t-elle. Cette réalité a motivé Elsa à s'impliquer activement dans la lutte contre les déserts médicaux.
"Je suis bien là où j'habite, mais la problématique des déserts médicaux, l'absence de soins pour certaines personnes, cela me fend le cœur", confie Elsa. Grâce à Médecins Solidaires, elle peut apporter sa contribution sans devoir s'engager pour une durée de trente ans au même endroit ni s'installer dans une zone qui ne l'attire pas.
L’objectif est d’ouvrir plusieurs centres en France
“L'objectif de Médecins Solidaires est d'ouvrir plusieurs dizaines de centres à travers toute la France, mais il fallait bien commencer quelque part.” C'est ainsi que le village d'Ajain, dans la Creuse, a été choisi. Ce village n'avait plus de médecins depuis deux ans, suite au départ en retraite du dernier praticien.
Le premier centre a vu le jour en octobre 2022 et les patients sont extrêmement satisfaits des services fournis.
Et, le collectif ne compte pas s’arrêter là. Après le succès de l'initiative à Ajain, un deuxième centre a pu ouvrir ses portes à Bellegarde-en-Marche en juin 2023. L’engouement ne cesse de croître.
il y a déjà 150 médecins intéressés par le projet, au point d’être inscrits sur le planning. Et 100 % des médecins qui sont venus ont dit qu’ils reviendraient.
Elsa Leclercqmédecin solidaire
Un logement et un salaire solidaire
Les médecins participants bénéficient d'un logement sur place et perçoivent un salaire deux à trois fois inférieur à celui qu'ils pourraient gagner en travaillant une semaine classique. “Il y a forcément des médecins qui ne pourront pas donner une semaine, mais ceux qui peuvent, dans un planning, ça s’organise assez facilement.”
Si 10 % des médecins généralistes rejoignent le collectif, nous pourrions ouvrir 150 à 200 centres sur l'ensemble du territoire.
Elsa Leclercqmédecin solidaire
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