Le site Airbus de Nantes menacé par un contrat secret négocié avec une entreprise américaine

Le groupe Airbus aurait passé un contrat avec la société américaine UTC pour fabriquer les nacelles des moteurs des A320neo, selon le président du CESER d'Occitanie. Cette décision, conséquence des effets néfastes du Covid-19 sur l'aéronautique, pourrait mettre en péril le site de Nantes.

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Le secteur aéronautique français et sa figure de proue Airbus ont été fortement touchés par la crise sanitaire du Covid-19. Afin de freiner son déficit, Airbus aurait discrètement décidé de délocaliser la fabrication des nacelles des moteurs des A320neo au Mexique et en Chine.

L'existence de ce contrat entre Airbus et la firme américaine UTC a été révélée par le président du Conseil économique et social (CESER) de la région Occitanie Jean-Louis Chauzy dans un communiqué publié ce 19 juin. Grâce à cet accord, UTC aura l'exclusivité de la fabrication de nacelles pour les 10 ans à venir.
 

Des efforts de recherche anéantis

Ce contrat passé avec l'entreprise américaine UTC sans l'avis de l'État, actionnaire du groupe à 11%, réduit à néant "Le projet stratégique pour l'avenir de l'entreprise, pensé pendant plus de 2 ans, lancé depuis 3 ans : l'intégration propulsive autour des moteurs Prat de l'A320neo," souligne Jean-Louis Chauzy.

Ces recherches menées à Nantes (Bouguenais plus précisément) et Toulouse sur la propulsion et la réduction du bruit des avions incluent les fameuses nacelles, pièces couvrant les moteurs d'avion et les rattachant aux ailes. L'arrêt des recherches sur l'intégration propulsive anéantirait "tout potentiel d'acquisition de compétences et de valeurs ajoutées pour Airbus autour de la propulsion pour la décennie à venir," considère le président du CESER Occitanie.

 

La survie du site de Nantes en jeu

L'avortement de ce projet mettrait "immédiatement" en sous-charge de travail les salariés à la production et les ingénieurs en recherche et développement (450 personnes) sur les sites Airbus de Nantes et Toulouse.

"Les dirigeants concernés tuent tout potentiel de développement et de survie à terme du site de Nantes (3 500 personnes)" déplore Jean-Louis Chauzy, mais aussi "tout développement des revenus futurs dans les servives, les compagnies aériennes changeant régulièrement les nacelles des moteurs".

Le président du CESER enjoint le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire d'intervenir pour raisonner Airbus, destinataire d'une partie du plan d'aide de 15 milliard de l'État dédié au secteur aéronautique. Le groupe, dont la production sera réduite de 40 % pour 2020 et 2021 à cause de la crise du Covid-19, prépare "un plan d'adaptation" fait de "décisions amères (...) malheureusement nécessaires pour protéger l'entreprise".

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