Benoist Dutertre se considère comme un survivant. A l’automne 2020, la Covid-19 terrasse le médecin nantais qui doit être hospitalisé en urgence et plongé dans le coma. Le combat de sa vie. Il en a fait un livre “L’étincelle sous le masque”.
"Une infirmière vient me voir pour me dire que je n’arrive pas suffisamment à me réoxygéner avec le masque. On me demande si je veux téléphoner chez moi pour avertir de ce qu’on va me faire. On va m’endormir pour une durée indéterminée, il faut que je dise au revoir".
14 octobre 2020. Benoist Dutertre apprend qu’il est malade de la Covid-19. La situation se dégrade rapidement. Il doit être hospitalisé au CHU de Nantes. Ce médecin généraliste, âgé de 68 ans, se retrouve de l’autre côté de la barrière, plongé dans un coma qui va durer 47 jours.
S’il survit, ça tiendra du miracle
47 jours durant lesquels Benoist va lutter, dans son sommeil, contre la maladie. Il complique énormément, ne parvient pas à s’oxygéner au masque, arrache le matériel. "Il faudra m’intuber trois fois au total. Je me surinfecte, je passe en insuffisance circulatoire, en défaillance multiviscérale, on me fait deux dialyses, j’ai une phlébite à chaque jambe. J’ai également une hépatite toxique. J’ai tout pour partir".
Au bout du 30e jour de coma, les médecins anesthésistes-réanimateurs appellent ses proches pour avertir qu’ils arrivent au bout des moyens. Ils expliquent à Valérie, sa femme, que s’il survit, ça tiendra du miracle et il y aura forcément des séquelles. Mais il n’en sera rien.
La foi a pesé suffisamment lourd pour que je revienne à la vie
Benoist est un survivant comme il le dit lui-même. Et s’il clame haut et fort qu’il doit sa survie "au talent des réanimateurs qui ont mis toute leur force et tout leur génie à me soigner", il est également persuadé que la foi a joué un rôle dans sa guérison. "La foi n’est pas un problème de raisonnement ni une question d’intelligence. La foi se ressent profondément et se vit. À partir du moment où on a la foi, on la cultive, on la pétrit, on la vit. Dans ma situation, je crois que ça a pesé suffisamment lourd pour que je revienne à la vie".
Benoist n’a, à aucun moment, pensé qu’il allait mourir. Mieux, il s’en est sorti sans séquelle. "Et ça, c’est un peu extraordinaire quand d’autres malades, moins chanceux que moi, ce sont retrouvés avec de la fibrose pulmonaire, c'est-à-dire une capacité respiratoire réduite".
L’étincelle sous le masque
De ce combat, Benoist Dutertre en fait un livre autopublié "L’étincelle sous le masque". Il évoque ses cauchemars, ses délires, ses souvenirs, ses rencontres et la bienveillance du personnel.
"J’ai bénéficié du savoir et de l’efficacité professionnelle des médecins, des meilleurs réanimateurs qu’on puisse trouver, je pense, des meilleurs rééducateurs. Mais le petit détail qui fait tout, c’est aussi la petite main, celle qui vient se poser sur vous avec gentillesse, qui vous réconforte. À tous les échelons, ils ont tous été géniaux".
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