Une minute de silence à la mémoire de Paul Varry, le cycliste tué par un automobiliste à Paris

Partout en France, des rassemblements ont eu lieu ce samedi 19 octobre pour dénoncer la violence routière qui a fait une nouvelle victime en la personne de Paul Varry, 27 ans, écrasé par un conducteur de SUV à Paris, le 15 octobre. Une enquête pour meurtre est ouverte. Associations et usagers du vélo ont manifesté leur colère face à de tels faits et dénoncé le danger que certains conducteurs font courir aux cyclistes. Reportage à Nantes.

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La rue de la commune, à Nantes, qui donne sur l'arrière de l'hôtel de ville, est plus habituée aux sorties de mariage qu'aux manifestations. D'ailleurs, ce samedi 19 octobre, une jeune mariée, toute habillée de blanc, fend la foule qui commence à rejoindre les grilles de la mairie. C'était sans doute le dernier mariage de la journée.

Enquete pour meurtre

Mais l'esprit n'est pas à la fête parmi les centaines de personnes qui se sont données rendez-vous ici à 17h45. A l'appel de diverses associations, usagers du vélo et simples piétons sont venus dénoncer un acte révoltant. Mardi 15 octobre, le conducteur d'un SUV a roulé sur un cycliste à Paris et cela avait tout d'un acte volontaire selon des témoins. L'enquête pour meurtre, confiée au premier district de la police judiciaire, devra faire toute la lumière sur les faits. 

LIRE AUSSI : Cycliste mort écrasé à Paris : ce que l'on sait des circonstances du drame, pour lequel un automobiliste a été mis en examen pour meurtre

En cette fin d'après-midi de samedi, ils sont environ 400, avec leur vélo, leur remorque, leur cargo, à se retrouver près de la mairie pour dire leur solidarité avec la famille de la victime, mais aussi leur colère, car ce fait divers fait écho à ce que beaucoup vivent régulièrement, disent-ils, sur la voie publique.

"Tous les cyclistes vivent des menaces même si toutes les menaces ne se finissent pas par la mort", témoigne Jeff Abrahanson, cycliste et trésorier de l'antenne nantaise de l'association Place au vélo.

"Je me suis pris un pain dans la gueule" 

A côté de lui, le président de cette même association confirme et ajoute même sa propre expérience.

"Quand je suis arrivé à Nantes, je me suis pris un pain dans la gueule par un automobiliste" dit-il.

Est-ce à dire que les automobilistes sont les agresseurs, les mauvais usagers de la voie publique et les cyclistes les victimes ? Non. Mais quand il y a choc entre les deux, c'est toujours le cycliste qui perd. Et le sentiment de toute puissance chez certains automobilistes qui se sentent à l'abri dans leur coque de métal, génère des comportements de violence parfois débridée.

Lucie, une petite vingtaine d'années, est une adepte chevronnée du vélo, pour aller au travail, pour ses courses, pour aller en vacances...

"Je me déplace exclusivement à vélo, raconte la jeune femme, je ne prends pas les transports en commun."

Elle fait état, elle aussi, de violentes altercations avec des automobilistes. Notamment quand elle passe au feu rouge pour un tourne-à-droite autorisé aux cyclistes. Ce qui provoque des réactions agressives. 

"S'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à laisser leur gros SUV au garage" répond-elle.

Une minute de silence 

Venue avec elle pour manifester, une amie confirme :

"Les gens en voiture pètent les plombs pour un rien" dit-elle. 

Devant la foule, Denis Daoulas, référent pour les cyclistes à la commission aménagement de la métropole nantaise, prend brièvement la parole, évoque des témoignages de cyclistes percutés, de vélos endommagés, dénonce la pratique du téléphone au volant... et propose une minute de silence.

La colère, le ras-le-bol, sont palpables chez ces usagers de la voie publique qui disent se sentir souvent en danger. Mais que faire pour améliorer les choses ?

"Faire une éducation à vivre ensemble, au partage de la voie publique, et dès le plus jeune âge", propose l'un. "Construire des infrastructures qui sécurisent les cyclistes et les piétons", ajoute l'autre.

Des plaintes refusées

Une meilleure reconnaissance des agressions que subissent les cyclistes est aussi suggérée.

"Il faut que les policiers municipaux et nationaux prennent au sérieux la violence motorisée. La police refuse des plaintes, elle n'a pas le droit" dénonce l'association Place au Vélo.

Moment émouvant, la minute de silence s'est terminée par un concert de petites sonnettes. Puis les cyclistes sont partis défiler dans le centre-ville.

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Cortège de cycliste à Nantes lors de la manifestation à la mémoire de Paul Varry ©France Télévisions Olivier Quentin

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