Le cricket, une discipline majeure en Grande-Bretagne et dans le sous-continent indien. Ce jeu de lanceur et de batteur commence à être pratiqué dans notre région.
Comment un sport émerge, devient populaire ? La facilité d'y jouer tout simplement quelque soit l'endroit, le terrain. Une balle, une batte et vous pouvez jouer au cricket, dans les rues d'Islamabad comme au Parc du Grand Blottereau à Nantes.
"Il y a les Indiens, les Pakistanais, les Afghans et puis les Bengalis", énumère Usman Awan
Président et joueur Loire Cricket Club, "moi, mon capitaine, 3-4 joueurs travaillent, mais la plupart ce sont des étudiants".
IIs échangent en français et en oudour, la langue transversale des pays de l'Asie du sud. Le cricket ravive la mémoire des gestes du passé et des vies qu'ils ont quittées.
Un sport pour tout le monde
"Je suis tout seul mais il y a des amis, on est en famille, raconte Hayat Hotak, joueur du Loire Cricket Club, avant on ne se connaissait pas mais quand on est arrivé en France, on a parlé ensemble, on a parlé de notre pays l'Afghanistan, et là on est comme des frères, on est toujours ensemble".
A son arrivée en France à Nantes, en 2015, Jamal Syed a très vite cherché un club pour essayer de jouer au cricket dans ce pays où il est si peu pratiqué. Puis le CAP cuisine, le travail dans la restauration, la famille qui s'est constitué, l'ont aidé à se poser... sans jamais oublier le sport de son enfance.
"Depuis que je suis petit, j'aime le cricket. J'ai fait du foot aussi mais le cricket... je voulais même jouer pour le Pakistan mais comme il n'y a pas trop de moyens"
C'est un sport pour tout le monde, si vous êtes riche vous jouez mieux, si vous êtes pauvre, vous jouez aussi
Jamal SyedJoueur de cricket
Le cricket compte 120 millions de licenciés dans le monde mais seulement 1 500 en France, dont une majorité d'hommes exilés comme ici, au sein du Loire cricket club, à Nantes.
Une vraie révélation
Même parc nantais, juste le jour et l'heure qui change, la section féminine de Nantes, l'autre club local, s'entraîne. 25 licenciées aussi appelées Duchesses.
C'est génial, l'esprit de conquête, de force, d'intensité, c'est un défouloir aussi
Sabine LieuryJoueuse de crickett, présidente Nantes Cricket Club
Le cricket a changé sa vie. Entre deux campagnes de communication, Sabine Lieury, la publicitaire le reconnait : nouveau point d'équilibre, vie sociale, petite revanche aussi.
"En seconde, je me rappelle avoir eu sur un de mes bulletins : "fantômatique" dans la case EPS, raconte-t-elle, j'avais toujours l'impression que je n'aimais pas le sport et qu'en plus le sport ne m'aimait pas. C'est une vraie révélation que j'ai eu à 35 ans".
Il n'y a pas de physique, de talent particulier à avoir, en tout cas pour débuter
Sabine Lieury,Joueuse de crickette, présidente Nantes Cricket Club
Cricket révélation pour Sabine, confirmation pour Mathilde Willey, prononcez à l'anglaise s'il vous plait ! Confirmation d'un héritage.
A 16 ans, difficile d'imaginer une chambre qui transpire davantage le cricket.
"La première fois que j'ai tenu une batte, j'avais 7 ans, raconte la jeune fille, mon grand-père en a fait, il vient d'Angleterre, mon père aussi et mes deux frères".
"C'est quand même quelque chose d'assez sport par ce que vous avez un casque, une batte qui pèse quand même deux kilos, des jambières, il fait chaud, il faut toujours être en hyper concentration. Ça demande aussi de l'intensité de frapper une balle".
Batteuse, lanceuse dans l'âme. Lancez-vous. Car le cricket gagnerait à faire une plus grande place aux femmes.
Le caractère social du cricket
A Pétosse, village du Sud Vendée, quelques retraités anglais expatriés affrontent les Duchesses nantaises.
Confrontation toute amicale sur ce terrain prêté par la mairie. Le cricket ne renvoie pas Hugh Armitage ne renvoie pas à son enfance. L'ancien rugbyman y voit un sport loisirs, sans contact, avec un épuisement raisonné, adapté à sa forme, son âge et à son état d'esprit...
"Nous voulions créer, à travers la pratique d'un sport collectif, quelque chose de social. Pas seulement jouer, explique le président et joueur du Pétosse Cricket Club, nous jouons sérieusement mais nous apprécions par dessus tout le caractère "social". La vie sociale du cricket, les anglais adorent ça."
"Il m'a demandé, vous voulez rejoindre l'équipe de cricket, se souvient Robert Morpeth, joueur du Pétosse Cricket Club, mais je n'avais jamais joué au cricket en Angleterre, la première fois que j'ai joué au cricket c'est en France".
L'étranger, au Pétosse Cricket Club, c'est Jérémy Stévenin, le Vendéen fraîchement converti au cricket.
"J'ai un problème à mon épaule mais ça ne me gêne pas pour autant pour pouvoir jouer, explique -t-il, il y a le côté effectivement calme, et puis il y a la côté où il va falloir exploser et puis il va falloir être opérationnel à 100% même su on ne bouge pas".
Quelques Français nous ont rejoints. Ils sont enthousiastes, et surtout, ils sont plus jeunes que nous. Cela nous aide beaucoup sur le terrain.
Hugh ArmitagePrésident et joueur du Pétosse Cricket Club
"Nous devons nous préoccuper de l'avenir, raconte Hugh Armitage, pour cela nous devons former, éduquer en quelque sorte les Français, à notre jeu.
Messieurs les Français, à vous de jouer. Exotique et accessible, le cricket a de nombreuses vertus. La première est de se jouer en prenant le temps de vivre. En sport, c'est une qualité rare.