Jusqu'au 3 septembre 2023, le Musée d'arts de Nantes met en lumière un courant peu connu en France : la sculpture hyperréaliste. Avec une trentaine d'œuvres d'artistes internationaux, l'exposition offre aux visiteurs une expérience troublante. Parfois émus, voire dérangés, ils regardent ces silhouettes comme si elles étaient vivantes.
Les alentours du patio du Musée d'arts de Nantes s'est peuplé de visiteurs immobiles. Ils tiennent la pose, silencieux, allongés, parfois nus, paraissent absorbés par un magazine ou un pan de mur. Surprenantes de réalisme, ces silhouettes humaines déconcertantes sont en fait les œuvres exposées dans le cadre de l'exposition "Hyper sensible", qui se tient du 7 avril au 3 septembre.
Un courant peu connu en France
La sculpture hyperréaliste est un courant artistique peu exposé en France depuis sa naissance aux États-Unis dans les années 1960, mais elle connaît un regain d’intérêt depuis les années 1990. Une trentaine d'œuvres d'artistes internationaux est ainsi exposée entre les murs du musée nantais, juste après la fin de la fameuse exposition "Hyperréalisme. Ceci n’est pas un corps", accueillie au musée Maillol à Paris de septembre 2022 à mars 2023.
Ici, toutes les émotions, pourtant façonnées en terre, résine ou silicone, sont vraisemblables. Exécutées par moulages ou sur modèles vivants, ces sculptures troublent par leur réalisme. "C'est comme si on partageait quelque chose avec ces sculptures alors qu'elles sont inanimées. On a envie de les imiter," confie une jeune visiteuse. " C'est presque dérangeant, on a l'impression que ces personnages nous regardent," souligne une autre, touchée.
Un gardien du musée troublé
Les œuvres exposées proviennent du monde entier. La femme du marché aux puces, œuvre de l’Américain Duane Hanson - l’un des précurseurs de la sculpture hyperréaliste - est la seule à avoir intégré une collection publique française ici à Nantes.
Posée sur une chaise en train de lire, cette vendeuse factice coiffée d'un bob rose surprend toujours. " En passant un soir au moment de fermer les salles, un gardien s'est adressé à cette dame, révèle Katell Jaffrès, commissaire de l’exposition. C'est une situation humoristique qui révèle aussi le rapport entre le réel et l'irréel."
L’exposition court jusqu’au 3 septembre 2023. Âmes sensibles... ne pas s’abstenir !