Chaque année depuis la crise sanitaire c'est le même stress pour les professionnels du tourisme : vont-ils parvenir à recruter assez de saisonniers pour assurer le service tout l'été ? À Pornic, sur fond de pénurie de logement, les commerçants ont même tenté d'attirer des candidats en mettant en place une formation dédiée et financée par Pôle Emploi, mais elle a finalement été annulée.
Les beaux jours arrivent et avec eux la crainte pour les commerçants de ne pas trouver suffisamment de personnel pour faire face à l'afflux de touristes.
À Pornic, comme partout sur la côte, les professionnels du tourisme peinent à recruter. Ce n’est pas faute d’essayer. Des restaurateurs ont même tenté de lancer une formation correspondant à leurs besoins...en vain.
"On voulait former les gens du territoire, explique Sandra Baconnais, restauratrice et présidente de l'association des restaurateurs et bars de Pornic. Malheureusement on a été confrontés à des manques de candidats énormes donc, on a été obligés d'annuler cette formation"
Pôle emploi a en effet envoyé plus de 5000 mails, mais les retours ont été quasi inexistants. Seuls deux personnes avaient finalement le profil et souhaitaient postuler, or il fallait au moins 10 candidats pour mettre en place une formation.
Pour la responsable de l'association de professionnels de la restauration, la baisse du chômage mais surtout la crise des vocations ne sont pas pour rien dans ces difficultés à recruter. "La restauration n'attire pas beaucoup les chômeurs. Heureusement nous avons des jeunes qui veulent bien travailler sur notre territoire, mais on est confrontés de plus en plus à devoir prendre des gens qui ont entre 16 et 18 ans..."
La restauratrice ne désespère pas de trouver des salariés, au pire dit-elle "on fermera un petit peu plus, comme on l'a fait les années précédentes".
Saisonnier oui mais...pas à n'importe quel prix
Cette autre restauratrice souhaitait recruter deux temps partiels pour servir les clients de son magasin de gaufres. Maryne Tailler, le constate, année après année, il est de plus en plus difficile d'attirer les jeunes majeurs. Les candidats ont souvent moins de 18 ans, or, son commerce fonctionne jusqu'à minuit en saison estivale... Impossible dans ce cas de faire travailler des mineurs.
"Les jeunes majeurs qui souhaitaient travailler, ne voulaient pas forcément faire les deux mois d'été. Certains voulaient travailler quelques semaines ou seulement en juin, mais nous, si on prend quelqu'un ce sera pendant deux mois, le temps de le former".
Faute de candidats, elle a fini par embaucher une étudiante, après avoir dû négocier avec elle le nombre d’heures travaillées à la baisse.
Le rapport de force s'est clairement inversé ces dernières années. Les professionnels doivent s'adapter aux demandes de leurs potentiels employés, au risque qu'ils aillent voir ailleurs.
"Ce sont les candidats qui décident ! Il ya en a certains qui demandent si on va leur payer l’essence pour venir travailler. En tant que saisonnier moi je n'ai jamais entendu ça. Mais pour nous, un petit commerce vous imaginez bien qu’on ne peut pas gérer tous ces frais là "
Peut-être moins exigeants que leurs aînés, de plus en plus de mineurs déposent leur CV dans les boutiques, espérant se faire un peu plus que de l'argent de poche pendant les vacances.
Mais bien que motivés, les mineurs de plus de seize ans ne sont pas tout à fait des salariés comme les autres : après 22 heures, il est illégal de les faire travailler. Une contrainte de plus, avec laquelle doivent jongler les commerçants, qui sont bien rares à avoir complété leur équipe pour cet été.
S.G avec Carla Butting