C'est l'une des annonces notables d'Emmanuel Macron interviewé dimanche 24 septembre 2023 sur France 2. Le chef de l'État a dévoilé les grands axes de sa planification écologique, une planification qui passera par la fermeture des deux dernières centrales à Charbon d'ici à 2027, dont celle bien sûr de Cordemais, en Loire-Atlantique, qui devrait être convertie à la biomasse.
La tranquillité du bourg de Cordemais, situé entre Nantes et Saint-Nazaire, n'est en rien troublée par l'annonce présidentielle.
Ici, la conversion de la centrale à charbon, mise en service il y a plus de 50 ans, en centrale utilisant de la biomasse est déjà en cours.
Huit ans que les salariés, les techniciens d'EDF et des partenaires industriels planchent sur le projet.
"On est en phase de conversion, on a commencé les travaux pour pouvoir prendre 20 % de pellets, de black pellets, c'est à dire les déchets d'ameublement qu'on transforme en pellets pour remplacer le charbon , explique Gwenaël Plagne, secrétaire de section CGT Centrale EDF.
Des pellets "neutres en CO2, qui sont dans l'économie circulaire de valorisation des déchets".
"Au fur et à mesure de la montée en puissance de cette production de pellets, poursuit le syndicaliste, on va pouvoir monter petit à petit jusqu'à 100 % de pellets dans nos installations, donc sortir du charbon".
Un intérêt pour l'économie du territoire
Une sortie du charbon prévue à l'horizon 2030. Le projet prévoit la création de 60 à 80 emplois supplémentaires.
Et une centrale qui reste en activité, elle assure aujourd'hui 6 % des besoins en électricité de l'ouest de la France.
"On a tous intérêt pour le territoire à ce qu'elle tourne et fabrique de l'électricité, explique Daniel Guillé, le maire de Cordemais, probablement qu'elle sera toujours là en appoint, mais elle continuera à nous approvisionner en électricité, c'est une bonne chose"
L'enquête publique sur le projet de reconversion de la centrale et la construction de l'usine de pellets a d'ailleurs débuté dans la commune, elle se tient jusqu'au 27 octobre.
En cas d'avis favorable, les travaux pourraient démarrer en septembre 2024.
"On doit sortir du charbon"
Lors d'une interview télévisée sur les chaînes TF1 et France 2, dimanche soir 24 septembre, à la veille de détailler à l'Élysée la planification écologique, le président Macron a annoncé que la France sortirait du charbon d'ici à 2027, en convertissant ses deux dernières centrales.
Pour la transition écologique, "la première chose, et c'est le combat qu'on doit mener pour le pays et à l'international, on doit sortir du charbon, c'est une énergie fossile et la plus polluante", a déclaré le chef de l'État.
"D'ici à 2027, que va-t-on faire ? On a encore deux centrales à charbon, Cordemais (ouest) et Saint-Avold (est), on va complètement les convertir à la biomasse", a-t-il dit, à propos de la "première mesure très concrète de cette planification".
Emmanuel Macron avait déjà promis de fermer toutes les centrales à charbon, combustible extrêmement nocif pour le climat, d'ici à la fin de son quinquennat.
Pour Cordemais, un projet de conversion est déjà acté, mais la centrale de Saint-Avold, qui avait fermé début 2022, avait de nouveau été sollicitée l'hiver dernier pour sécuriser l'approvisionnement du pays dans un contexte de tension énergétique.