Le marais de Brière est fragilisé par les épisodes de sécheresse

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Le marais de Brière en Loire-Atlantique est fragilisé par les épisodes de sécheresse ©David Jouillat, Christophe Amouriaux, Emmanuelle Lagrange / France Télévisions

Même les marais manquent d'eau en ces périodes de sécheresse récurrentes. L'entretien des canaux coûte cher et les usagers ne sont pas toujours en phase. En Brière, en Loire-Atlantique, les élus demandent l'aide de l'État, des moyens financiers et moins de tracasseries administratives.

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Avec sa perche, Christophe Orain, garde-chasse et agent technique de la Commission Syndicale de la Grande Brière, évalue le niveau de l'eau dans le canal et le constat est sans appel : "j’ai 20 cm d’eau, par contre si je pique ma perche, j’ai un mètre cinquante de base", soit près d'1,20 mètre de vase.

Depuis le 15ᵉ siècle, l'homme a façonné la Brière jusqu'à en faire la 2ᵉ zone humide de France. Si l'approvisionnement du marais en eau n'est pas un problème, sa gestion l'est davantage.

"C’est très compliqué de satisfaire tous les usages en Brière : les chasseurs veulent de l’eau, les pêcheurs aussi, les promeneurs en chaland aussi. Les éleveurs ont besoin de mettre leurs animaux, ont besoin de faire leur foin. Et on a surtout en Brière un manque d’entretien", constate Christophe Orain.

La cause de l’envasement des canaux, c’est simplement la décomposition des végétaux. Après, l’érosion des berges fait que les canaux se comblent.

Christophe Orain

Garde-chasse

Omniprésente en apparence, l'eau a un niveau inhabituellement bas en cette période de l'année. Le niveau de l'eau est en dessous de la cote Brière, qui fait référence depuis 2009. Gérer la ressource en eau douce et salée des Marais de Brière, nécessite aussi de s'attaquer à la jussie une plante aquatique invasive originaire d'Amérique du Sud.

"Ça coûte de l’argent et on a besoin d’aide"

"Avec une branche d’un demi-centimètre, cette plante va se reproduire, proliférer dans un autre endroit. L'hiver, parce que l’eau monte, elle a la possibilité de circuler d’un espace à un autre", explique Yannick Daniel, membre du Syndic d'Herbignac.

On voit bien qu’elle s’implante de plus en plus, dans des endroits où on n’imaginait pas qu’elle pouvait s’implanter.

Yannick Daniel

Membre du Syndic d'Herbignac

Incapable de réaliser les travaux liés à la gestion de l'eau, la commission intersyndicale de la Grande Brière, soit 21 communes, en appelle aujourd’hui aux fonds du Ministère de la Transition Écologique. 

"Le vrai sujet chez nous, c’est la guerre de l’eau. Comme partout sur le territoire, dans une période de sécheresse, avec le réchauffement climatique, on doit pouvoir garder l’eau en Brière. La garder, c’est curer les 18 km de canaux, explicite Bertrand Plouvier, président de la Commission Syndicale de la Grande Brière. Trois millions d’euros nous permettraient de lancer un grand plan pluriannuel de travaux."

Des canaux plus profonds, avec davantage d'eau, notamment en été, permettraient de pacifier le marais, car "il y a de grosses tensions entre les usagers : les éleveurs, les pêcheurs, les chasseurs, les promeneurs en barque n’ont pas tous les mêmes besoins", constate Raphaël Salaün, maire (SE) de Saint-Joachim. 

En Brière, la faune, la flore et 200 000 habitants cohabitent sur près de 500 kilomètres carrés.

Reportage de David Jouillat et Christophe Amouriaux

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