Déjà labellisés "Patrimoine remarquable du XXe siècle", la Soucoupe et l'église Sainte-Anne vont désormais bénéficier d’un statut particulier de protection permettant à la Ville de solliciter un accompagnement ainsi que des aides financières pour leur entretien et leur restauration.
La protection et la mise en valeur du patrimoine nazairien se poursuivent. La Direction Régionale des Affaires Culturelles des Pays de la Loire (DRAC) vient d’annoncer l’inscription de l’église Saint-Anne et de la Soucoupe de Saint-Nazaire aux Monuments historiques du fait de leur intérêt historique, artistique, architectural et technique remarquable.
Ces deux bâtiments avaient déjà obtenu le label "Patrimoine remarquable du XXe siècle", ils vont désormais bénéficier d’un statut particulier de protection permettant à la Ville de solliciter un accompagnement technique et scientifique ainsi que des aides financières pour leur entretien et leur restauration.
Construite en 1959 par l’architecte Henri Demur, l’église Saint-Anne se situe dans le quartier du Soleil Levant à Saint-Nazaire. Sa construction a été financée par le diocèse de Nantes, un emprunt et les "petits dommages de guerre" en compensation de la destruction de la chapelle de la Matte. La première pierre a été posée le 8 avril 1956. L’édifice a été ouvert au public en 1959.
Une architecture singulière
De forme rectangulaire, sans bas-côtés ni transepts, le bâtiment est surmonté d’une toiture presque plate, quasiment invisible. La façade comporte deux imposants cylindres. À gauche, le baptistère, à droite, l’ancien garage à vélos. Ils sont ornés d’une mosaïque réalisée par Jean Barillet et dessinée par Paul Colin, grand affichiste du 20e siècle.
A l’intérieur, l’autel est un monolithe de Maxime Adam-Tessier, orné de représentations abstraites de la Résurrection sur quatre faces et éclairé par un lustre aux spots rouges. Un Christ en croix, bleu, en métal peint, de l’artiste suisse Albert Schilling l’accompagne.
Dans la chapelle latérale, le tabernacle géométrique est une œuvre de l’orfèvre François-Victor Hugo, (arrière-petit-fils de Victor Hugo), connu pour ses travaux de ferronnerie et d’orfèvrerie pour Picasso.
Dans la nef, les vitraux dessinés par l’artiste Serge Rezvani et posés par l’atelier Jean Barillet permettent un éclairage latéral qui fait converger la lumière vers l’autel. Les dalles de verre varient en forme et en couleur : teintes chaudes pour la nef, bleu et jaune pour la verrière haute, enfilades horizontales avec un bleu azur pour la chapelle nord.
Les vitraux de teintes différentes dessinés par Serge Rezvani
► Le reportage de notre rédaction fin 2018
La Soucoupe, le pari de l’audace et de la fonctionnalité
Implantée sur le site de la Plaine des sports, au cœur de la ville et labellisée "Patrimoine remarquable du XXe siècle" par le Ministère de la Culture et de la Communication depuis 2007, la Soucoupe est entourée de nombreux équipements pluridisciplinaires : Aquaparc, terrains de sports, bâtiments administratifs, locaux associatifs, piste d’athlétisme etc.
En 1962, la Ville de Saint-Nazaire décide d’y édifier une salle omnisport dotée d’une forme architecturale "révolutionnaire". Le projet est confié à l’équipe d’architectes Roger Vissuzaine et René Rivière. Le cahier des charges insiste sur la nécessité de construite une salle qui pourrait accueillir hiver comme été la plupart des sports et entrainements sportifs mais aussi des évènements culturels et sportifs. La jauge est fixée à 3 500 spectateurs : 2 200 places assises dans des gradins et 1 300 sur sièges.
Innovation et prouesses techniques
Le projet Vissuzaine et Rivière se veut moderne et novateur. Il propose une architecture sous forme de calotte sphérique inclinée d’une surface de 1600 m².
Un matériau léger est choisi pour la construction du bâtiment : le béton armé. La technique dite "en voile de béton" a été utilisée afin de répartir le poids de la structure sur la coque. Elle permet d’ouvrir l’espace intérieur sans aucune contrainte de mur porteur ou de pilier. Le bâtiment est surmonté d’une couronne percée de fenêtres et couverte d’une toiture plane.
La toiture est également composée de matériaux légers mais résistants. Elle est formée grâce à une armature de câbles suspendus en acier enrobés de plastique. La couverture, à la manière d’un sandwich, est réalisée à partir de différents matériaux positionnés par couches assurant chacune une fonction déterminée : structure porteuse, isolation thermique, isolation phonique et étanchéité.
Du fait de son implantation sur un ancien marais, ses fondations sont profondes : les 166 pieux descendent à 20 mètres de profondeur.
La Soucoupe, symbole du sport pour une majorité de Nazairien.ne.s selon l’enquête menée fin 2018, est le témoin de la créativité architecturale de la Reconstruction. Après 50 ans d’usage, une étude sera menée sur la période 2020-2021 en vue d’apprécier les besoins en termes de rénovation et des mises aux normes pour les années à venir. Les futurs programmes de travaux ne concerneront que l’intérieur du bâti et ne toucheront pas à la qualité architecturale et la forme de la Soucoupe.
La Soucoupe et ses dimensions exceptionnelles : 1 600 m² de superficie, 48 mètres de diamètre pour la couronne d’assise, 83 mètres de diamètre pour la couronne supérieure, 21 mètres de haut, 9 000 tonnes, Inclinaison de 50°.