Témoignage.  "Personne ne pouvait y aller, la chaleur était trop forte", le 26 août 1972, le pétrolier Princess Irene explosait à la raffinerie de Donges

Publié le Écrit par Elodie Soulard et Christophe François
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Il y a 52 ans, le Princess Irene explose alors qu'il est à quai à hauteur de la raffinerie de Donges. Ce pétrolier sera la proie des flammes durant une semaine. Impossible de l'approcher tant la fournaise est importante. Le bilan sera lourd : 6 morts et 28 blessés.

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C'est une petite stèle oubliée de tous, ou presque. Jean-Pierre Hégron, ancien pompier volontaire et salarié de la raffinerie, n'a rien oublié de ce 26 août 1972.

De retour d'intervention, le jeune pompier de 23 ans et ses collègues doivent aussitôt repartir : le pétrolier Princess Irene, amarré au ponton 6, vient d'exploser. "J'ai vu, en arrivant, le bateau en feu. Il était coupé en deux. Et il brûlait sérieusement à l’intérieur", se remémore l'homme.

Dans des archives de l'INA, un gendarme donne des précisions sur cet accident à un journaliste sur place."Il y a eu deux explosions successives à une demi-heure d’intervalle. Et sur l’ordre de Monsieur le Préfet, nous avons abandonné corps et biens ".

Un incendie qui durera 8 jours 

Que s'est-il passé pour en arriver là ?

L'équipage grec du Princess Irene vient de livrer sa cargaison de pétrole brut sous un ciel d'orage.

Avant de reprendre la mer et pour stabiliser le navire, l'équipage commence à remplir d'eau de Loire les cuves du pétrolier, laissant remonter des gaz en surface, des gaz soudain touchés par la foudre. L'explosion est attribuée à une erreur ou une faute humaine.

"Ils ballastaient. D’ailleurs, ils n’auraient pas dû le faire, mais comme c’était des Grecs, et que les frais étaient coûteux pour occuper le quai, ils ont ballasté quand même", continue Jean-Pierre Hégron.

Face à un pétrolier en feu, et aux risques d'explosion, que peuvent faire les pompiers ?

"Nous, on arrosait. On avait mis les motos pompes en route. Il fallait de l’eau, de l’eau. Mais ce n’était pas facile d’accès. À part pour refroidir. C’est tout ce qu’on pouvait faire. L'incendie a duré 8 jours. Ça brûlait à l’intérieur. D’ailleurs, c'était inaccessible. Personne ne pouvait y aller, la chaleur était trop forte", raconte l'ancien pompier.

Le pétrolier Princesse Irene sera finalement découpé sur place. "Ils ont bouché l’arrière, et ont récupéré les vis. Puis, ils l’ont coulé au large".

6 morts et 28 blessés 

Ce 26 août 1972 a marqué à vie Jean-Pierre Hégron, pompier et miraculé à la fois, il devait relever l'après-midi son ami Couëdel qui était du matin. "C'est le destin ".

Trois marins Grecs ont péri à bord, 3 Français à quai. Un stagiaire de 22 ans, l’ami Couëdel ainsi que le chauffeur du camion, 31 ans.

Une trentaine de membres d'équipage du Princess Irene, tombés dans la Loire, ont été sauvés par les pompiers et les marins présents ce jour-là, le 26 août 1972.

Depuis cet accident, les postes de contrôle d'appontement ont été reculés et éloignés. Désormais, tous les pétroliers et les terminaux suivent le processus standard international ISSGOT de sécurité maritime pour toutes les opérations de chargement et de déchargement.

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