Deux dockers du port de Montoir, près de Saint-Nazaire, ont été condamnés jeudi à Rennes à des peines d'emprisonnement de quatre à sept ans pour avoir participé à l'importation de cocaïne dans des conteneurs en provenance des Antilles.
La marchandise avait été estimée à 16 millions d'euros à la revente, une "affaire d'ampleur" pour le parquet. Jeudi 21 octobre, sept hommes dont deux dockers du port de Montoir, près de Saint-Nazaire, ont été condamnés à des peines allant de 4 à 10 ans de prison.
Damien Lorcy, un docker de 35 ans, a été condamné à sept ans de prison, soit un an de moins que ce qui avait été requis. "Je trouve la condamnation extrêmement
sévère pour quelqu'un qui est primo-délinquant et qui n'a pas de casier judiciaire", a réagi auprès de l'AFP son avocat Me Fathi Benbrahim, qui a évoqué la possibilité de faire appel.
Seul prévenu à comparaitre libre, un second docker, Joël Loiseaux, 48 ans, a été condamné à quatre années de prison, dont deux avec sursis. "Il a déjà fait deux ans de prison, la peine couvrirait la détention, ce serait pas mal", avait estimé mercredi son avocate, Caroline Glon.
La peine la plus lourde prononcée a été prononcée à l'encontre de Claude Vatin, l'un des expéditeurs antillais, déjà plusieurs fois condamné à de lourdes peines. Il a écopé de dix ans de prison. "Le jugement est sévère, je vais le voir en détention, un appel n'est pas exclu", a dit son avocate Me Caroline Le Guillard.
Le second expéditeur, Joane Valentine, s'est vu infliger une peine de cinq ans.
Enfin, trois intermédiaires, "trait d'union" entre les dockers et de mystérieux commanditaires parisiens qui n'ont pas pu être identifiés, ont eu des peines comprises entre quatre et six ans de prison.
La technique du Rip-off
L'enquête avait commencé en mai 2017 après la saisie dans le port de Santos (Brésil) de 690 kg de cocaïne dans un conteneur frigorifique à destination de Montoir-de-Bretagne,
près de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Une information judiciaire avait été ouverte en novembre 2017.
Selon les enquêteurs, la marchandise était importée par la technique du "rip-off", qui consiste à récupérer la drogue placée dans un conteneur à l'ouverture des portes.
Les dockers récupéraient la cocaïne à son arrivée à Montoir, en replaçant un plomb contrefait sur le conteneur qui avait été ouvert. Les marchandises étaient remises à des intermédiaires près du port.
Au total, 336 kilogrammes de cocaïne ont été saisis au port de Montoir de Bretagne, entre juin 2017 et avril 2020, dans le cadre de quatre importations impliquant des dockers.
Le tribunal avait décidé lundi que trois des dix prévenus seraient jugés ultérieurement pour des raisons de procédure.
