À Corcoué-sur-Logne, plus de 400 personnes se sont rassemblées pour dire non au méthaniseur hors-norme d'une société danoise associée à une coopérative agricole. Ils s'opposent notamment au passage quotidien de 200 camions qui alimenteront l'usine en bouses et lisier.
En milieu rural, les mobilisations se succèdent pour dire non à des projets industriels.
Ce samedi, c'est à Corcoué-sur-Logne que se déroulait l'un des rendez-vous majeurs en matière de lutte pour la défense de l'environnement et du cadre de vie.
La commune est en effet concernée par un projet de méthaniseur géant qui inquiète tout particulièrement ses habitants et ceux des villages environnants.
"Les camion risquent de passer sur les grands axes des communes environnantes et nous sommes situés pas loin d'un de ces grands axes, ce qui fait qu'on va entendre perpétuellement les allers-retours des camions qui se dirigeront vers le future méthaniseur si le projet aboutit malheureusement."
Le maire, Claude Naud, opposé à ce futur complexe de production de gaz, a pris la parole. Il fustige la coopérative agricole et la société danoise qui ont pris la décision "sans concertation, d'implanter la plus grosse usine à gaz agricole de France".
Le maire conçoit, lui, d’autres solutions pour limiter la consommation d'énergie.
“Ce projet est complètement inadapté à une commune rurale comme celle-ci. Nous pourrions consacrer une grosse partie de millions qui vont être consacrés à un tel projet à l'isolation des maisons pour les les ménages plus modestes”.
Indépendance énergétique, oui mais à quel prix?
La question de l'indépendance énergétique de la France est au cœur de cette implantation, c'est même l'un des arguments phare des porteurs de projets, mais son l’envergure ne rassure pas pour autant les habitants de Corcoué. comme l'exprime Didier Coueron, un opposant venu manifester
“Sa taille, son gigantisme, et beaucoup beaucoup de beaucoup d'incertitudes…on en parle régulièrement, on parle des odeurs, des camions..."
La coopérative d'Herbauges, à l’origine du projet espère trouver un juste milieu pour assurer une souveraineté énergétique, en produisant du méthane issu de matériaux organiques en décomposition, comme l'explique Guillaume Voineau, président de la coopérative agricole d'Herbauges.
“Le point le plus important ce n’est pas les bénéfices. Nous on propose un projet pour produire du gaz localement. Maintenant voilà, comment on fait? Si on ne veut pas ce type de projet il faut savoir comment une assure une souveraineté énergétique"
Le méthaniseur coûtera 70 millions d’euros si la préfecture donne son feu vert. Pour l’heure les défenseurs du projet n’ont pas obtenu de permis de construire, et l’enquête publique n’a pas été enclenché.