En 2004, le frelon asiatique fait son apparition dans le sud-ouest de la France, puis très vite, il se répand dans tout le pays. Son arrivée accidentelle met en péril les abeilles qu'il attaque, ainsi que d'autres insectes et les êtres humains. L'automne est une période cruciale pour organiser le piégeage des futures fondatrices et la destruction des nids.
Jean-Luc Denéchère, apiculteur en Anjou, possède des ruches depuis 1973 et vit une période compliquée. "Mes abeilles ne se portent pas très bien en ce moment en raison du frelon asiatique qui circule autour des ruches pour les tuer. Elles sont en stress, ce qui pose des problèmes pour la récolte des réserves pour passer l’hiver", témoigne-t-il.
Le frelon asiatique, classé "espèce exotique envahissante", est désormais présent sur l’ensemble du territoire français. Et les impacts sur les colonies d’abeilles sont importants. Ils tuent les abeilles, "mais aussi les guêpes, les bourdons, les papillons et les araignées. Ils nettoient tout dans un rayon de 800 mètres autour du nid. C’est un problème aussi pour les oiseaux qui n’ont parfois plus d’insectes à manger".
Rien que lundi matin, j’avais 35 nids de frelons asiatiques à détruire
Jean-Luc DenéchèrePrésident de l’association sanitaire apicole départementale dans le Maine-et-Loire (Asad 49)
Un plan national pour organiser la lutte
L’automne est une période très importante dans la lutte contre ce nuisible. C’est la période de fécondation des futures reines qui vont ensuite aller faire leur nid dans un rayon de 30 km. L'Asad 49 a détruit “plus de 630 nids depuis le début de l’année, soit autant qu’en 2021”, sachant que la saison est loin d’être terminée. “Pour l’instant, ce n’est rien. C’est à la chute des feuilles que les gens vont découvrir les nids et que l’on sera énormément sollicités” explique Jean-Luc Denéchère qui a participé à l’élaboration du plan national de lutte contre les frelons asiatiques.
Jusqu’à présent, ça partait dans tous les sens. Des business se sont installés avec certains désinsectiseurs qui pouvaient prendre jusqu’à 1200 euros pour la destruction d’un nid.
Jean-Luc DenéchèrePrésident de l'Asad 49
Avec ce plan national, la filière apicole possède un outil. Aux apiculteurs désormais de se l’approprier, de se rapprocher des collectivités pour les aider et avoir une action conjointe afin de protéger nos abeilles et la population, souvent démunie quand elle trouve un nid chez elle”.
Objectif double : destruction et piégeage
En cas de découverte d’un nid, “la première chose à faire est de contacter sa mairie”. Et en fonction de ce qu’elle a organisé, la mairie envoie son référent apicole pour s’assurer qu’il s’agit bien d’un nid de frelons asiatiques. Si c’est le cas, l’apiculteur peut intervenir et le détruire. Dans le cas d’un nid de guêpes ou de frelons européens, c’est un désinsectiseur qui fait le travail.
Ce plan doit permettre d’améliorer la coordination des différents acteurs de terrain et la surveillance des frelons asiatiques. L’objectif est double: détruire les nids et organiser un piégeage de printemps. Quand les deux sont couplés efficacement, “on voit bien, l’année suivante, qu’il y a beaucoup moins de nids” constate Jean-Luc Denéchère qui espère un avenir plus serein pour ces soixante colonies d’abeilles.
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