Jeudi dernier, après plusieurs mois d'enquête, le SRPJ d'Angers a saisi des dizaines de "valises marocaines", des plaquettes de cannabis conditionnées contenant chacune une trentaine de kilos de résine, dans un fourgon utilitaire garé dans un quartier du sud d'Angers.
Le fourgon contenant la drogue était arrivé la veille, le 26 décembre, de la région parisienne, précédé par un "go fast", une voiture ouvreuse chargée de donner l'alerte en cas de présence des forces de l'ordre.
Quatre hommes originaires de l'Ouest de la France, dont Angers, âgés de 26 à 37 ans, ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et d'importation, acquisition, offre ou cession, détention et transport non autorisés de stupéfiants. Les suspects ont été placés en détention provisoire dans quatre maisons d'arrêt différentes pour éviter tout rapport entre eux.
C'est effectivement une très, très grosse prise, la plus grosse en France métropolitaine en 2018 - Yves Gambert, le procureur de la République d'Angers
"C'est un bon travail du SRPJ d'Angers qui a été récompensé à force de labourer le terrain dans tous les sens avec l'aide des services de gendarmerie", a ajouté Yves Gambert, précisant que "tous les moyens techniques imaginables" avaient été mis en place, filatures, écoutes, etc.
"En tirant sur la ficelle, le juge et les enquêteurs se sont aperçus qu'il s'agissait d'un vrai trafic, et manifestement la région d'Angers est une grosse plate-forme logistique", a ajouté le procureur, précisant qu'il s'agit de "produits marocains".Une information judiciaire avait été ouverte en mai dernier. Confiée à un juge d'instruction angevin, elle est toujours en cours. "Toutes les personnes que nous voulions interpeller ne l'ont pas été. Il s'agit de trafiquants professionnels qui communiquent avec du matériel crypté", a précisé Yves Gambert.
Les enquêteurs ne "s'attendaient pas forcément à saisir une telle quantité de stupéfiants".
Des perquisitions ont également été réalisées, notamment dans un commerce du centre d'Angers destiné à devenir un bar à chicha. Cinq armes de poing ainsi que des munitions, trois voitures et 30 000 euros ont été trouvés lors de ces perquisitions.
Pendant les interrogatoires, les quatre personnes mises en cause ont simplement déclaré avoir transporté le véhicule d'un point A à un point B sans être au courant de la nature de la marchandise transportée. L'un d'eux a assuré qu'il pensait livrer du tabac à chicha et justifie la méthode du "go fast" par la volonté d'éviter les taxes douanières.
"Les mis en cause étaient connus des services de police mais ce ne sont pas des délinquants qui se retrouvaient régulièrement en garde à vue. Ils ne voulaient pas attirer l'attention sur eux", a indiqué de son côté à l'AFP le commissaire Léonard Fauvet, directeur adjoint du SRPJ d'Angers, ajoutant que les enquêteurs ne "s'attendaient pas forcément à saisir une telle quantité de stupéfiants".
Les 2,5 tonnes de cannabis saisies représentent une somme de 25 millions d'euros de marchandise.