Après la déroute de la présidentielle et des élections législatives, les Républicains avaient renoncé à organiser leur traditionnelle Université d'été à La Baule. Le campus des jeunes Républicains organisé samedi et dimanche à Angers fait donc figure de session de rattrapage pour les cadres du parti et de tribune pour les futurs candidats à la présidence du parti.
Les Républicains ayant annulé leur Université d'été à la Baule, c'est donc à Angers que les cadres du parti feront leur rentrée.
Le parc Terra Botanica accueillera, en effet, pendant deux jours, ces 3 et 4 septembre, le campus des Jeunes Républicains. L'occasion selon Tristan Ganivet, le délégué National et Secrétaire Général Adjoint des jeunes républicains à Angers de reconstruire "notre famille politique".
Une "famille" largement éreintée par les défaites successives aux rendez-vous électoraux du printemps 2022 et qui se cherche un chef depuis le départ de Christian Jacob, le premier juillet dernier.
Durant les deux journées organisées à Angers, des tables-rondes et des débats seront proposés à quelques 700 participants, cadres du parti et militants.
Ce sera l'occasion d'évoquer les thèmes chers à la droite, sécurité, immigration, pouvoir d'achat, écologie, mais surtout, pour les candidats à la présidence du parti, dont les élections se dérouleront en décembre, de mesurer leur popularité sur le terrain et d'affirmer leurs lignes, leurs valeurs, leurs programmes.
Qui pour prendre la tête des LR?
Éric Ciotti ,56 ans qui incarne "la droite de la droite" au sein du parti, tenant d'une ligne dure sur l'immigration et la sécurité, fait figure de favori.
Président de la puissante fédération des Alpes-Maritimes, il avait recueilli 39% des voix en finale de la primaire de LR, rappellent nos confrères de l'Agence France Presse, et il est déjà activement en campagne.
Son principal adversaire ? Aurélien Pradié. 36 ans, tendance "droite sociale", représente une ligne favorable à une collaboration avec la majorité présidentielle et "à ce que son parti se préoccupe davantage des questions économiques et sociales que d’immigration et d'islam" ( l'Humanité, 9 aout 2022 )
Le jeune secrétaire général des Républicains ne s'est pas encore déclaré mais pour beaucoup à droite, le duel Ciotti-Pradié ne fait aucun doute...même si, au sein du parti, on le redoute.
Pour schématiser : Ciotti et Pradié incarnent deux lignes trop lointaines pour permettre un rassemblement. "Ce duel va diviser et rétrécir le parti", confiait un membre de l’état-major LR qui craint l’explosion de ce qui reste de la droite.
D’où l’idée d’une troisième candidature, et d'un nom qui circule de plus en plus...celui de Bruno Retailleau.
Retailleau en homme providentiel ?
Pour beaucoup à droite, le sénateur vendéen est effectivement vu comme un espoir. Et s'il a longtemps hésité à se lancer dans la course, Bruno Retailleau pourrait ce samedi annoncer sa candidature. "Si Retailleau y va, il bénéficiera d’un vote ‘tout sauf Ciotti’", pronostique un élu. Il rassurerait la direction du parti et les sénateurs LR qui craignent de ne pas être réélus si c’est la ligne Ciotti qui gagne.
Cette candidature, le président des sénateurs républicains y réfléchirait depuis quelques semaines. Depuis en fait, l'annonce du retrait dans la course à la candidature de la présidence des républicains de Laurent Wauquiez qu'il s’était engagé à soutenir.
" Bruno Retailleau considère donc qu’il y a désormais un espace entre Éric Ciotti à droite qui s’est déjà déclaré et Aurélien Pradier plutôt de la gauche des Républicains qui pourrait annoncer également sa candidature explique Virginie Charbonneau, journaliste à France 3 Pays de la Loire. Dire que Bruno Retailleau est un centriste chez les Républicains peut prêter à sourire vu ses positionnements notamment sur les sujets de société, mais c’est probablement le positionnement qu’il essaiera de faire passer. Son poste de président des Républicains au Sénat devrait le servir car il a su y montrer qu’il savait assurer la leadership d’un groupe, ce qui est plutôt un plus, même si la direction du parti n’est pas tout à fait le même job !"
Bruno Retailleau devrait commencer sa campagne pour être nommé candidat dès la semaine prochaine, il sillonnera la France jusqu'en décembre. L’annonce samedi de sa candidature devrait un peu court-circuiter le programme des journées des jeunes LR (ou il n’a pas que des amis) mais c’est aussi une tribune favorable pour Bruno Retailleau dans une région qu’il a dirigée pendant 2 ans et demi de 2015 à 2017.
Dans le même temps, la présidente de la région Pays de La Loire Christelle Morançais, adoubée par Bruno Retailleau à la région fin 2017, annonce qu'elle quitte le parti dans les colonnes du quotidien Ouest-France.
