Ouvert en 1998, l'aéroport d'Angers-Marcé devenu Angers Loire Aéroport n'en finit plus de réduire la voilure pour coller à une activité en berne. Le nouvel exploitant Edeis affiche pourtant une réelle volonté de faire vivre l'équipement en trouvant des niches commerciales.
A la fin des années 90, Jean Monnier, ancien maire d'Angers, était fier d'annoncer la création d'un aéroport aux portes de l'agglomération.
"A peine plus cher qu'un parking souterrain" avait-on pu entendre à l'époque. Le projet avait pourtant ses opposants qui estimaient qu'à l'heure du TGV un tel équipement ne se justifiait pas.
Vingt ans plus tard, l'aérogare et le parking sont vides.
Edeis qui était le seul candidat pour reprendre en janvier 2019 l'exploitation après l'abandon de Keolis, va supprimer quatre postes dans le personnel d'escale devenu quasi inutile au vu du peu de passagers transitant par Angers Loire Aéroport.
Plus que 10 employés
Il n' y aura plus que dix personnes pour l'exploitation, pompiers et agents de la tour de contrôle.
"Il n'était plus pensable de conserver une équipe d'escale estime Jérôme Pannetier le directeur des opérations chez Edeis. On n'est pas là pour gaspiller l'argent des investisseurs."
Des investisseurs qui comme la Caisse des Dépôts ont pour habitude de travailler avec les collectivités locales.
"Notre objectif est de trouver les niches qui vont faire que l'équipement fonctionne."
A Edeis qui exploite 18 petits aéroports en France, on donne l'exemple de celui d'Annecy. Promis à la fermeture il y a 10 ans, il investit aujourd'hui pour s'agrandir.
Développer l'aviation d'affaire
A Angers, comme à Annecy, Edeis espère développer l'aviation d'affaire et le charter d'entreprise, ces vols affrétés par des sociétés pour emmener leur personnel vers des séminaires ou des sorties de groupe.
"La situation d'Angers Loire Aéroport poursuit Jérôme Pannetier permet aussi les vols de nuit, les évacuations sanitaires 24h/24h. Il y a eu 33 transports d'organes depuis le début de l'année."
L'activité du SCO génére aussi des vols, 3000 en 2018. C'est ce qui a permis de garder un peu d'activité sur ce tarmac délaissé par les compagnies aériennes.
Il y a aussi les sociétés de maintenance d'hélicoptères ou de réalisation de drones qui profitent de la souplesse de l'équipement pour développer leur activité.
"On prouvera que c'est viable"
"Notre business-plan est rude avoue le directeur des opérations d'Edeis, mais il fonctionne et on espère remonter rapidement à 11 employés. A la fin de l'année on prouvera que c'est viable. On sait qu'on va y arriver !"
Edeis est convaincu que le bassin d'activité d'Angers permettra de développer les services à l'aviation d'affaire pour des avions transportant de un à quinze passagers.
Le restaurant attenant "L'Envol" a tout à y gagner qui en dehors de l'accueil de la clientèle habituelle fournit la restauration sur certains vols.
En attendant, les pompiers développent leur polyvalence et deviennent aussi des agents d'accueil... pour sauver l'aéroport.