Son fils Bilal a été tué il y a onze mois à Angers. Sa mère en appelle via Facebook à Emmanuel Macron mais aussi au président russe et au roi du Maroc, pour que le meurtrier présumé de son fils, en fuite depuis les faits, soit extradé de Tchétchénie.
"Je suis une maman de 45 ans. Mon fils a été tué le 7 janvier 2017 à 22h00 (...). Je suis morte intérieurement avec lui aussi (...). J'en appelle à Monsieur Macron, président de la République française. J'en appelle à Monsieur Poutine, président de la République russe. J'en appelle à son altesse, sa majesté le Roi Mohamed VI", explique Lamia El Hauari Bousouf, dans la vidéo postée samedi 2 décembre sur sa page Facebook et vue plus de 120 000 fois, ce jeudi 7 décembre.De double nationalité, française et marocaine, Bilal El Hauari, 18 ans, a été tué d'une balle dans le dos le 7 janvier dans le quartier Monplaisir, à l'est d'Angers, au cours d'une transaction de résine de cannabis qui a mal tourné.
D'un côté, il aurait tenté de revendre quatre kilos de résine de cannabis mais les enquêteurs doutent de la réalité de sa marchandise. De l'autre côté, les trois acheteurs ont tenté d'arnaquer le dealer en payant avec "12 000 euros de faux billets imprimés d'un seul côté", selon les enquêteurs.
Deux des trois acheteurs impliqués dans la rixe s'étaient présentés d'eux-mêmes le lendemain au commissariat du Mans. L'un est toujours en détention provisoire pour complicité de meurtre et trafic de stupéfiants et l'autre, poursuivi pour acquisition de stupéfiants, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire en mars.
Une demande d'extradition sans effet
Mais le troisième, l'auteur présumé du tir mortel, est en fuite depuis et fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, rappelle mercredi le procureur de la République d'Angers, Yves Gambert. Âgé de 19 ans, il aurait trouvé refuge en Tchétchénie où il a été repéré par des parents de ses complices. Une information que s'est refusé à confirmer le procureur de la République d'Angers.
Relançant à plusieurs reprises les chefs d'Etat français et russe et le roi du Maroc, Lamia Bousouf affirme qu'ils ont "le pouvoir d'extrader" l'auteur présumé du meurtre. "Mon deuil ne commencera pas tant que cet assassin ne sera pas arrêté. (...)Je veux le voir en face de moi, lui dire ce qu'il m'a fait", précise-t-elle.
"En dépit du mandat d'arrêt, si le pays où il se trouve applique le même principe que le nôtre, à savoir qu'on n'extrade pas ses nationaux, on est coincé sur le plan juridique. Le seul mandat qui fasse exception, c'est au sein de l'Union Européenne", indique Yves Gambert, le procureur de la République d'Angers.