Michel Tournier est mort lundi à l'âge de 91 ans. La bibliothèque universitaire d'Angers possède un fonds unique concernant l'auteur. Des manuscrits, des articles, des documents personnels collectés depuis 20 ans. Alors pourquoi tout cela est-il à Angers ?
Dès l'entrée dans la bibliothèque universitaire, les ouvrages de Michel Tournier figurent en bonne place. En hommage à l'auteur de "Vendredi ou la vie sauvage" et du "Roi des Aulnes".
Mais l'essentiel se trouve dans ses réserves, qui regorgent d'archives.
Ce fonds exceptionnel a été constitué par Arlette Bouloumié, une enseignante chercheuse passée par Angers, devenue une spécialiste et une amie de l'écrivain.
"Elle a eu l'idée de se dire "Michel, tu reçois tous ces mémoires sur toi, ce serait bien qu'on les pose dans la bibliothèque. Je travaille ici, je les aurai sous la main" explique Nathalie Clot, directrice de Bibliothèque universitaire d'Angers, "ça a donc commencé comme ça, un livre, puis deux livres, puis tous les ans une petite dizaine de livres, une petite dizaine d'articles. Le fond a grandi comme ça, entre 93 et aujourd'hui"
Dans les rayonnages de la BU, on trouve notamment des traductions des livres de, et sur, Michel Tournier en 35 langues... Ou encore des courriers de personnalités, d'admirateurs, des photographies.
Autant de références qui permettent aujourd'hui aux étudiants du monde entier d'approcher de plus près l'oeuvre et le parcours du prix Goncourt 1970.
"Nous avons tous les articles écrits en France et dans le monde sur Michel Tournier," explique France Chabod, responsable fonds patrimoniaux, "le moindre livre avec un chapitre, une post-face, une introduction ou simplement la mention de Michel Tournier dans un ouvrage... ces livres arrivent à Angers à la bibliothèque universitaire. Nous sommes le centre de référence documentaire sur Michel Tournier, le seul centre de référence mondial."
Même après la mort de Michel Tournier, cette collection va continuer de vivre et de s'enrichir.
En bonne place tout près d'un autre auteur avec lequel il entretenait des correspondances : Hervé Bazin, et dont les archives résident aussi à l'Université d'Angers.
Le reportage d'Eric Aubron, Gwenaël Rihet et Céline Landreau
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