"C'est un acte destiné à faire peur" : ce que l'on sait de la cyberattaque contre les sites de la mairie et de la Métropole d’Angers

Les sites web de la Ville et de la Métropole d’Angers ont été inaccessibles toute la matinée du mercredi 4 septembre à cause d'une cyberattaque. Elle a été revendiquée par un groupe de hackers ultranationalistes russes sur Telegram ce mercredi.

"Accès refusé", c'est le message qui s'affichait dès lors que l'on voulait visiter les pages Web de la mairie d'Angers et d’Angers Loire métropole ce mercredi matin.

Ce même problème a également touché la ville de Nîmes. Il s'agit d'une cyberattaque qui vise plusieurs grandes agglomérations françaises depuis quelques jours. Nantes anotamment été paralysée ce lundi 2 septembre, tout comme Reims et Montpellier.

À l'heure actuelle, selon les informations communiquées par la ville d'Angers, les sites sont de nouveau accessibles, mais l'attaque n'est pas encore endiguée. Voilà ce que l'on sait.

Surcharge des serveurs informatiques

Cette période de rentrée des classes est marquée par une vague de cyberattaques en France. Depuis le début de la semaine, les grandes villes du pays sont particulièrement touchées et le processus utilisé pour perturber leurs sites web est toujours le même : l'attaque par déni de service distribuée (DDOS).

"Cette méthode consiste à submerger le trafic d'un site pour le faire planter. Concrètement, les hackers surchargent les serveurs informatiques des villes en envoyant énormément de requêtes à partir d'ordinateurs piratés. Cela crée une panne de la page web visée", détaille Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité.

Le DDOS vise à gêner, mais il ne permet que très rarement d'accéder aux données des sites web

Benoit Grunemwald

expert en cybersécurité

Il indique également que cette forme d'attaque a une portée très limitée : "Le DDOS vise à gêner, mais il ne permet que très rarement d'accéder aux données des sites. Peu de moyens sont nécessaires pour ce genre d'hacking, c'est pourquoi c'est plus canalisable".

Les services informatiques de la ville d'Angers ont ainsi réussi à canaliser l'attaque en ce début d'après-midi. "On a bloqué les adresses IP des ordinateurs qui ont mis en panne nos sites. On reste vigilant, parce que nous ne sommes pas encore protégés d'autres attaques", préviennent-ils. 

Revendication du collectif Noname057(16)

Lancée aux alentours de 7 heures du matin, l'attaque a ensuite été revendiquée par le collectif Noname057(16) sur Telegram. Il s'agit d'un groupe de hackers pro-russe qui s'est déclaré en mars 2022. 

Depuis cette date, ils ont notamment revendiqué être les auteurs de la cyberattaque DDOS du site de l'Assemblée nationale en mars 2023. Une façon pour eux de contester le soutien de la France à l'Ukraine. "Ce type d'attaque intervient souvent en rebond à l'actualité et a toujours une dimension revendicative", appuie Benoit Grunemwald.

"Envoi de nos missiles DDOS sur l'infrastructure internet française😈 (...) ❌Site de la ville d'Angers", a ainsi informé le collectif de hackeur sur son fil Télégram [Rectangle rouge sur l'illustration]. 

Alors, pourquoi avoir attaqué les sites de la ville et de la Métropole d'Angers ce mercredi ? Pour l'expert, cela aurait un lien avec l'arrestation de Pavel Dourov, patron franco-russe de Telegram, par la France le mercredi 28 août. La justice lui reproche de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur son application de messagerie. 

"C'est donc un acte destiné à faire peur, mais qui n'a rien de fondamentalement dangereux", rassure Benoit Grunemwald. 

Des conséquences moindres qu'en 2021

En janvier 2021, une cyberattaque de grande ampleur avait touché la ville d'Angers. Elle a laissé des souvenirs amers.

Cette attaque avait complètement paralysé les services sur place des agents et les bibliothèques municipales avaient notamment dû fermer. Le compte Facebook et le profil Twitter du maire, Christophe Béchu, avaient même été piratés. 

Ce mardi, l'attaque est de beaucoup moins grandes ampleurs. "Les services informatiques de la collectivité sont à pied d’œuvre pour rétablir la situation dans les meilleurs délais et si possible d'ici à la fin de semaine", indique la mairie. 

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