Le sort semble s'être acharné sur le gérant d'une supérette de Champtocé-sur-Loire en Maine-et-Loire. Il a été braqué jeudi soir avant de voir son commerce cambriolé la nuit suivante.
Champtocé-sur-Loire, une petite commune de 1 900 âmes d'apparence tranquille.
Pourtant, jeudi soir, Dominique Carteron, gérant de la supérette Spar, voit deux hommes débouler l'arme au poing à l'heure où il s'apprête à fermer son commerce. Avec son boucher, ils se retrouvent ligotés pieds et mains.
Les malfaiteurs en veulent à sa recette, contenue dans un coffre.
"Je leur ai dit, "C'est moi le patron, libérez mon boucher", je voulais le protéger", explique-t-il, encore sous le choc. Les deux malfaiteurs rudoient Dominique Carteron : "Tu vas te lever et nous dire où est l'argent" m'ont-ils dit. Je leur ai répondu qu'ils pouvaient tout prendre et leur ai indiqué où se trouvaient les clés. Je leur ai donné en les attrapant avec la bouche car ils ne voulaient pas me détacher. Mais pas moyen pour eux d'ouvrir le coffre. ".
La patron de la supérette leur propose alors de l'aide pour en finir au plus vite. "Ils m'ont détaché et je me suis retrouvé avec un pistolet sur la tempe". Les malfaiteurs repartent ensuite avec leur butin non sans avoir de nouveau ligoté le gérant avant de le laisser dans la réserve, allongé sur le sol, auprès du boucher de la supérette.
"Psychologiquement c'est dur"
Bilan estimé du butin : 700-800 euros. "Tout ça pour ça", dit Dominique Carteron.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La nuit suivante, c'est la supérette qui est la cible d'un cambriolage avorté. Les malfaiteurs ont tenté, en vain, de pénétrer dans le magasin par une trappe de désenfumage, visiblement dérangé par l'arrivée d'un livreur.
Ce dimanche matin, les habitants de Champtocé ont décidé d'organiser un rassemblement de solidarité pour le gérant de la supérette. Depuis 8h30, la supérette et ses abords ne désemplissent pas d'habitants de la commune venus appporter du soutien à leur commerçant.
"C'est phénoménal d'avoir tout ces gens derrière nous" se réjouit Dominique Carteron, encore très choqué par cette histoire. "Psychologiquement c'est dur, je pense à ma famille, à mon boucher et sa famille. C'est un truc de fou ce qui est arrivé".
Tellement dur que le gérant de la supérette et son boucher vont être pris en charge afin de bénéficier d'un suivi psychologique.
© Pierre-Erick Cally - France 3 Pays de la Loire