Angers est la dernière étape d'une tournée française de promotion des représentants de la Direction des services d'immigration du Québec. Il s'agit de faire face à une pénurie de main d'œuvre dans de nombreux secteurs d'ici 2030. Métiers à pourvoir, mais aussi démarches administratives et intégration familiale, tout est abordé lors de ces séances d'information.
Entre la douceur angevine et le grand froid québécois il n'y a pas grand-chose de commun vous dites-vous et pourtant...
Angers fait bien partie des 9 villes choisies par les représentants de la Belle Province pour vanter ses atouts et faire venir des travailleurs sur place.
1 300 candidats dans l'Ouest
"Nous constatons que quand on aborde la thématique de venir s'installer au Québec, travailler au Québec, étudier au Québec, les gens dans l'ouest sont toujours très intéressés par ce sujet" explique Francis Gagnon, conseiller à la délégation générale du Québec à Paris.
"Nous avons déjà sur nos trois villes de l'ouest, Rennes, Nantes et Angers, plus de 1 300 personnes qui se sont inscrites à nos séances d'information" rajoute-t-il.
Ce mercredi 30 octobre 2024, deux sessions d’information étaient organisées à Angers pour présenter le marché de l’emploi, les opportunités professionnelles, les secteurs qui recrutent et les profils recherchés.
Parmi les candidats à l'exil, Sarah qui exerce le métier d'infirmière.
"Pour voir les autres dimensions de mon métier, pour être infirmière à l'étranger" explique Sarah.
"C'est vrai qu'une infirmière, c'est très recherché. On a beaucoup de collègues qui reviennent en France, qui ont un parcours à l'étranger au Canada" rajoute la candidate.
Y-a-t-il des différences entre le métier d'infirmière sur place en France lui demande-t-on ?
Réponse affirmative.
"Au niveau de la charge de travail, au niveau du nombre de patients attribués, au niveau des infirmières, et au niveau des soins aussi" assure Sarah.
"Je sais qu'une infirmière à la base, c'est un peu plus, avec du diagnostic, ce qu'on ne fait pas en France. C'est une évolution aussi du métier qui est plus réaliste au Canada " rajoute l'infirmière.
Ça nous permet de voir tout ce qu'il y a à côté du métier, les démarches. Je pars avec un enfant et mon conjoint. De savoir que mon conjoint peut aussi travailler là-bas et qu'il existe plusieurs moyens pour les enfants c'est rassurant
Sarahinfirmière et candidate à l'expatriation au Quebec
Plus d'un 1,4 million d'emplois d'ici 2030
Organisé en France depuis 2008, ce type de séances d’information « Choisir le Québec » répond d'abord à un besoin du marché du travail sur place.
Dans cette province du Canada situé au nord-est des États-Unis, la démographie est en baisse et les départs en retraite sont en hausse.
On estime à 1,4 million le nombre d'emplois à pourvoir d'ici 2030.
Les autorités anticipent une pénurie de main d'œuvre, notamment dans des secteurs comme la construction ou l'éducation, mais aussi dans le domaine de la santé ou de l'éducation.
"On a beaucoup de travailleurs qui entament leur retraite, mais pas assez de jeunes travailleurs qui embarquent sur le marché du travail" confirme Francis Gagnon.
"Une partie de la solution réside notamment sur l'immigration. Les employeurs recherchent parfois des profils très pointus qu'ils ne peuvent pas nécessairement trouver sur le marché local au Québec" ajoute-t-il.
"Les entreprises québécoises mettent beaucoup d'accent sur l'expérience, les compétences " précise Francis Gagnon.
Les profils ne sont pas seulement pour les jeunes français, par exemple. Il peut y en avoir pour des gens qui veulent se reconvertir, qui veulent changer de métier en cours de route, ou encore venir vivre une expérience québécoise en famille, même s'ils ont 40 ans, 50 ans parfois.
Francis Gagnonconseiller à la délégation générale du Québec à Paris
Alexandra, elle, est justement concernée. Cette jeune entrepreneuse est trentenaire et envisage une expatriation avec son conjoint.
"On a une entreprise dans le bâtiment et on est en vue de changer d'expérience professionnelle à l'étranger" explique-t-elle.
"Ça aurait été plutôt les États-Unis en premier" avoue la jeune femme, "mais la possibilité de vivre aux États-Unis c'est compliqué, c'est quand même très cher aussi".
On a déjà des amis qui sont installés au Canada depuis 5 ans, donc on a un petit peu leur expérience de vie. On y a déjà été plusieurs fois, on a été les rencontrer, ils nous en parlent tout le temps. Ça nous a donné envie
Alexandracandidate à l'émigration au Québec
Les Français intéressés ont jusqu’au 11 novembre pour consulter les offres d’emploi et faire acte de candidature en adressant leur CV sur le site des Journées Québec France.
Les candidats sélectionnés seront ensuite invités à venir rencontrer les recruteurs québécois qui feront le déplacement à Paris les 30 novembre et 1er décembre.
Une session de rattrapage sera également organisée en ligne le 4 novembre à 19H.
Article écrit avec Astrid Forbos
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