Comment les hôpitaux relèvent le défi de la transition énergétique

Responsables de près de 8% des émissions de carbone en France, les établissements de santé mènent désormais des actions ciblées pour gérer leurs déchets et réduire leur consommation d'énergie. Les hôpitaux des Pays de la Loire font figure de bons élèves en la matière, comme les CHU d'Angers et de Nantes.

Le décret de rénovation tertiaire, issu de la loi de transition énergétique du 17 août 2015, impose aux établissements à usage tertiaire de plus de 1 000 m², de réaliser 40 % d’économies d’énergie d’ici à 2030, 50% d'ici à 2040 pour atteindre 60 % d’ici à 2050.

Les établissements de santé sont de fait concernés par ce décret et doivent s'engager résolument vers une transition écologique. Pour exemple, une opération du cœur génère près de 25 kg de déchets divers.

Au CHU d'Angers, depuis 2018, les actions se sont multipliées pour réduire et recycler les déchets, notamment sur les produits anesthésiants, comme le protoxyde d'azote.

"C'est un gaz à effet de serre qui reste de façon très prolongée, plus de 100 ans dans l'atmosphère, après utilisation, explique Laurence Chausseret, médecin en anesthésie-réanimation chirurgicale au CHU d’Angers. De nouveaux protocoles médicaux ont été développés pour nous permettre de développer des soins d'aussi bonne qualité, de continuer à faire des anesthésies très sûres, tout en éliminant complètement ce gaz."

En six ans, l'utilisation de ce gaz anesthésiant a été divisée par 10. Toutes les prises au mur de N2O (protoxyde d'azote) ne sont plus alimentées. À l'année, cela représente l'équivalent de 380 tours de la terre en avion évités.

Le CHU mène également des actions en matière de gestion des déchets. "Il y a quelques années, tout finissait dans la même poubelle et tout allait à l'incinération. Maintenant, on limite l'incinération aux déchets à risque infectieux et après, on fait du tri comme à la maison", explique Laurence Chausseret.

Le nouveau CHU de Nantes pensé pour être le moins énergivore possible

À Nantes, le futur CHU dont la mise en service est prévu en 2027, a été conçu pour réduire drastiquement sa consommation d'énergie fossile. 

"D'abord, on peut parler de l'enveloppe du bâtiment, un bâtiment très isolé, un bâtiment qui aura des panneaux solaires pour produire de l'électricité, qui sera raccordé sur des puits de géothermie pour récupérer du chaud et du froid. Il sera aussi raccordé au réseau de chaleur urbain, très vertueux, car on fait de la chaleur à partir des déchets", explique Pierre Nassif, directeur du pôle investissement et logistique pour le nouveau CHU de Nantes.

Pour éviter d'être trop énergivore, la climatisation a été bannie partout où elle n'est pas obligatoire, comme dans les chambres des patients.

"L'idée, c'est d'avoir une isolation performante et d'avoir du triple vitrage. C'est-à-dire un double vitrage qui permet l'isolation acoustique et thermique, surtout pour le froid et on évite les apports solaires en mettant un store intégré dans ce triple vitrage", explicite Guillaume Catoire, chargé d’opération pour le CHU de Nantes.

La transition écologique est clairement enclenchée dans le domaine de la santé. Les Pays de la Loire sont d'ailleurs pionniers en la matière et donnent l'exemple aux autres régions.

Reportage de Maïna Sicard-Cras, Siegrid de Misouard, Clément Tronchon, Marie-Catherine Georgelin

Créée en 2019, la MAPES, structure régionale, accompagne les établissements de santé dans leur transition écologique. "15 à 20% d'économie peuvent être réalisés sans investissements lourds sur les établissements anciens", estime sa directrice, Aude Menu. Mais pour atteindre 40% d'économie d'ici à 2030, des travaux d'importance devront être réalisés, comme le remplacement des vitrages et des systèmes de chauffage.

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