Dans un précédent article, des étudiants de la faculté de médecine d'Angers disaient leur épuisement de devoir préparer leurs examens et s'engager comme ils le souhaitaient dans la réserve sanitaire pour aider à lutter contre la pandémie. D'autres étudiants confirment mais nuancent aussi ces propos.
Ils font leurs études, préparent leurs examens de fin d'année mais ont aussi choisi de s'engager dans la réserve sanitaire.
Qu'ils ou elles soient en deuxième ou sixième année de médecine, ils cumulent les difficultés. Certes, les stages pratiques font partie de la formation de médecin mais le contexte actuel, particulièrement anxiogène, ajoute de la lourdeur.
Dans un précédent article, plusieurs étudiant(e)s de la faculté de médecine d'Angers se confiaient et disaient leurs angoisses, leur épuisement, ne se sentant pas le droit d'abandonner leur engagement très prenant dans la réserve sanitaire pour privilégier la préparation de leurs examens.
Cet article a provoqué des réactions. De soutien, mais aussi des témoignages plus nuancés.
Sarah* est étudiante en sixième année dans cette même faculté de médecine d'Angers. Si elle est fondamentalement d'accord sur le fait que la période est particulièrement difficile pour les étudiants en médecine engagés dans la réserve sanitaire, elle tient cependant à donner son avis sur le soutien des instances de la fac.
La journée de Sarah, c'est de la révision le matin pour préparer son concours de fin d'année puis de 13h à 17h30 sa mission au sein de la réserve sanitaire. Sarah fabrique des masques au CHU. Et lorsqu'elle rentre chez elle, c'est pour à nouveau réviser jusqu'à 22h30.
Certes, ce n'est pas une mission auprès des malades Covid-19. Mais Sarah y tient et elle a mal vécu de devoir attendre cette mission. Elle voulait donner de son temps pour cette cause.
"On reçoit plusieurs mails par semaine explique Sarah, de représentants étudiants, de profs, de l'administration pour nous soutenir, prendre de nos nouvelles."
Contrairement à d'autres, Sarah ne se sent donc pas "abandonnée" par la faculté.
"Toutes les missions sont sur la base du volontariat, précise Sarah, on peut arrêter quand on veut. Ils ne sont pas en pénurie de volontaires."
Si cette étudiante comprend tout à fait le sentiment de culpabilité de certains camarades qui n'osent pas stopper leur engagement dans la réserve sanitaire, elle tient à leur faire savoir que la relève est là. Qu'ils peuvent arrêter ou alléger leurs missions en y consacrant moins de temps.
Étonné et déçu par cet article @OlQuentin, l’ambiance décrite ici est bien éloignée de celle que nous vivons sur le terrain au quotidien et si des étudiants rencontrent des difficultés, c’est un mensonge de dire que rien n’est fait pour nous aider... pic.twitter.com/SEOxgQPwcZ
— Théophile Ay (@TheoAuff) April 10, 2020
S'arrêter, dire qu'on n'y arrive plus, pas si facile que ça si on en croit d'autres témoignages. Selon Sarah, 40% des étudiants de dernière année sont suivis pour un soutien, une aide psychologique par un médecin référent, un psychiatre ou un psychologue de l'université. Et ce chiffre ne prend pas en compte la période actuelle.
Une certitude, tous les étudiants ne vivent pas de la même manière cette pandémie qui avec ses missions, ses angoisses, vient ajouter à la lourdeur des études de médecine.
* Le prénom a été changé