Doué-la-Fontaine, Maine-et-Loire : la loutre géante du Bioparc s'envole pour l'Argentine et retourne à la vie sauvage

C'est la première fois qu'une loutre géante née en France dans un parc zoologique est choisie pour repeupler le milieu naturel.

Arirahna est née en 2013 à Doué-la-Fontaine, bien loin des rives du Paraná, un fleuve argentin, qu'elle est pourtant désormais chargée de reconquérir !

C'est une belle femelle aux mensurations impressionnantes : 1m40 de long, du museau à la queue et 24 kilos de muscles. Elle est l'une des dernières représentantes de l'espèce Pteronura brasiliensis, plus communément connue sous le nom de loutre géante d'Amazonie.

Sa mission va être de se mettre en relation étroite avec un mâle de la même espèce, mais provenant lui, de Suède, dans le plus grand parc naturel d'Argentine, à Iberà.

L'idée est bien sûr que ces deux là se reproduisent afin de repeupler un lieu d'où cette espèce a progressivement disparu.

La loutre de rivière géante (Pteronura brasiliensis) est la plus grande espèce de loutre au monde et peut atteindre jusqu'à 1,8 m de long, indique le Bioparc.

C'était le prédateur suprême dans les écosystèmes aquatiques de Corrientes, se nourrissant de poissons et de caïmans.

Jusqu'au milieu du XXe siècle, il était possible de la voir dans le fleuve Paraná. Sa présence passée à Iberá a également été confirmée lorsqu'un crâne de loutre géante a été trouvé sur l'une des îles de la région.

La loutre du Bioparc au secours de son espèce

La loutre géante, précise un communiqué du Bioparc, est classée dans les listes rouges nationales comme étant  "en danger critique d'extinction" au Paraguay et en Équateur, "en danger" au Pérou, Colombie, Venezuela, Bolivie, comme "vulnérable" au Brésil.

Elle est considérée comme  "éteinte" en Uruguay, et " probablement éteinte"  en Argentine. La Société argentine pour l'étude des mammifères note qu'il n'y a eu "aucune trace d'une population stable ou d'adultes individuels avec des territoires établis en Argentine au cours des trente dernières années au moins".

Une combinaison de facteurs liées aux activités humaines a entraîné la disparition progressive de l’espèce sur toute son aire de répartition : destruction de l'habitat, surpêche, contamination des eaux - en particulier par l'exploitation aurifère, l'exploration de combustibles fossiles et l'utilisation de pesticides et d'engrais -, le braconnage, les conflits humains et la mauvaise gestion du tourisme.

"La réintroduction de ce grand prédateur emblématique d’Amérique du Sud marque le retour de la biodiversité et le rétablissement d’un équilibre dans les écosystèmes fluviaux du pays. Cet évènement réaffirme également la nécessité des programmes d’élevage qui permettent, lorsque les conditions sont réunies, la réintroduction d’animaux nés en parcs zoologiques, soit afin de renforcer les populations résiduelles, soit pour réintroduire des espèces disparues à l’état naturel" souligne le Bioparc.

Arirahna s'envolera ce mercredi 5 janvier de Paris pour rejoindre Buenos Aires. Au programme, une quarantaine de rigueur, un séjour dans un pré-parc et une mise en contact avec son promis... ils ne seront relâchés dans la nature qu'après avoir eu des petits.

Une autre femelle doit arriver au Bioparc dans les semaines à venir afin de remplacer la fertile voyageuse.

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