ENTRETIEN. JO Paris 2024, "Je peux pousser encore pour une olympiade". Nicolas Touzaint en selle pour Los Angeles 2028 ?

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À 44 ans, le cavalier angevin participait à Paris à ses septièmes olympiades. Déjà double médaillé, Nicolas Touzaint a remporté, avec Karim Lahgouag et Stéphane Landois, la médaille d'argent du concours complet par équipe. Un véritable soulagement.

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Nicolas Touzaint, quel est votre ressenti, quand vous recevez la médaille d'argent du concours complet par équipes ? 

C'est un sentiment de soulagement et une satisfaction, parce que c'est beaucoup de temps, beaucoup d'investissement. Quand ça se termine par une médaille, c'est la récompense de tout ce travail. Mais des fois, par expérience, on fait tout pareil, et puis on passe à côté. C'est une compétition de haut niveau et ça ne tient à pas grand-chose. On rentre bredouille et on est très déçu parce que l'investissement a été le même. Mais là, on a ramené la médaille qu'on souhaitait et franchement, c'est une vraie satisfaction.

Quel était votre objectif en attaquant ces Jeux ?

Avec l'équipe de France, on voulait une médaille, quelle que soit la couleur sur la piste, il n'y a que les trois premiers qui comptent donc on voulait ramener une médaille par équipe. On savait que les Anglais seraient très difficiles à atteindre. Mais d'être deuxième derrière les Anglais dans notre discipline, c'est une vraie performance. C'était vraiment l'objectif qu'on s'était fixé et on l'a atteint. 

"Un moment que l'on n'a jamais connu et qu'on ne connaitra certainement plus jamais" 

Que ressentez-vous quand c'est votre tour de concourir dans le parc du château de Versailles ? 

Je m'en rends compte presque un peu après… Sur le moment, il y a tellement de pression, tellement de stress… Personnellement, j'étais très concentré sur ma compétition. Je n'ai aucun regret. Mais si je devais en avoir un, ce serait celui de ne pas avoir beaucoup profité de ces Jeux. On n'a pas été à la cérémonie d'ouverture parce qu'on attaquait dès le lendemain matin à 9 h. Et une fois qu'on a terminé, on est rentré rapidement chez nous.

Vous qui avez connu sept olympiades, quel regard portez-vous sur celle de Paris ? 

Évidemment, ça a été des Jeux particuliers, car c'est dans mon pays, devant mon public, à deux heures de chez moi. C'est très particulier. Je ne sais pas si dire que c'étaient les plus beaux serait très honnête, mais je pense quand même qu'on n'en est pas loin. On s'attendait à quelque chose de grandiose et ça a été le cas à tous les niveaux. En tout cas, pour notre discipline, de faire ça dans le parc du château de Versailles, ça a donné des images extraordinaires. On est très contents pour notre discipline. La journée du cross avec 40 000 personnes dans le parc en train de hurler le nom du parcours, c'est quand même un moment qu'on n'a jamais connu et qu'on ne connaîtra certainement plus jamais. C'était grandiose. 

Qu'est-ce qui vous a marqué en particulier dans ces JO de Paris ?

Comme tout le monde, le public et l'ambiance et l'engouement que ça a pu procurer. J'ai connu plusieurs olympiades, mais même dans les autres pays, je n'ai pas le souvenir d'un engouement aussi important. Tout y était : le niveau de compétition, les lieux étaient tous des lieux extraordinaires. L'idée d'aménager la ville de Paris sur chaque site. Il y avait vraiment tout ! 

"Un gros sentiment de soulagement" 

Quel est votre sentiment après cette cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Paris ?

Mon sentiment, il est bon. Je suis déjà rentré depuis dix jours, parce qu'on avait fini nos épreuves au début des Jeux. J'ai un gros sentiment de soulagement, car c'était beaucoup de préparation, beaucoup de pression depuis plusieurs mois maintenant. Ça fait longtemps qu'on prépare ça. Je dirais que depuis le début de la saison, on ne parle que de ça, tout est axé là-dessus. On était attendu dans notre discipline pour une médaille. Donc voilà, beaucoup de pression et l'envie de ne pas passer à côté. Je pense que nous avons réussi ces Jeux. 

Quel est la suite pour vous désormais ? 

C'est le retour à la vie normale, parce que tout ça, c'est quand même très féerique, euphorique, festif. Mais j'étais impatient de rentrer chez moi et de partir quelques jours en compagnie de mes enfants et ma femme, que je n'ai pas vus du mois de juillet. J'ai aussi une vingtaine d'écuries au travail avec d'autres propriétaires, d'autres compétitions, d'autres objectifs. J'ai une entreprise à faire tourner et c'est vrai que la vie continue. Je repars demain en Belgique avec un camion avec quatre chevaux en compétition. Comme on dit, la vie continue ! La suite pour moi, c'est continuer mon petit bonhomme de chemin, avec en plus cette troisième médaille olympique qui me conforte dans mon envie de continuer quelques années à haut niveau. 

Ça veut dire qu'on peut voir Nicolas Touzaint pour sa 8ᵉ olympiade à Los Angeles en 2028 ? 

Oui, pourquoi pas. J'ai besoin d'un petit peu de temps pour réfléchir, pour me poser un peu par rapport à mes propriétaires, avec mes chevaux, par rapport à mes sponsors. Voir comment je peux me projeter là-dessus... Je ne le ferai pas à tout prix. Ce n'est pas mon style. Mais si j'ai des bons chevaux, que je me sens dans le coup et que j'ai des propriétaires et des sponsors qui me suivent, oui, je peux pousser encore pour une olympiade.

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