Plus de 70 plaintes ont été déposées pour blessures involontaires à la suite des intoxications aux pesticides à base de métam-sodium en octobre dernier dans le Maine-et-Loire.
Les plaintes pour blessures involontaires par violation à une obligation de sécurité ou de prudence ont été déposées auprès de la compagnie de gendarmerie d'Angers, en charge de l'enquête.
La plupart des plaintes émanent des personnes intoxiquées le 9 octobre à Brain-sur-l'Authion, à l'est d'Angers. Ce jour-là, 61 personnes, des ouvriers agricoles pour la plupart, avaient été intoxiquées au métam-sodium, souffrant d'irritations des voies oculaires et respiratoires. L'accident avait provoqué 17 hospitalisations.
Trois jours plus tard, une nouvelle intoxication avait eu lieu non loin de là sur une autre exploitation agricole du Maine-et-Loire à Mazé-Millon. Le procureur d'Angers Yves Gambert a indiqué que l'enquête préliminaire ouverte sur ces faits était toujours en cours.
Le 12 octobre dernier, Bernard Gonzalez, le préfet du Maine-et-Loire avait pris un arrêt suspendant l'utilisation du métam sodium dans son département. Le gouvernement lui avait emboîté le pas deux semaines plus tard suspendant temporairement l'utilisation des produits phytopharmaceutiques contenant du métam-sodium.
Le 5 novembre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a interdit ce pesticide, mettant en avant "des risques inacceptables pour la santé humaine et l'environnement".
Les produits à base de métam-sodium "servent à désinfecter les sols, contre des champignons ou des vers, avant l'installation d'une culture. Ils sont notamment employés pour des cultures maraîchères comme la mâche et la tomate, ou encore en horticulture", explique l'Anses.
"La dose d’emploi est comprise entre 300 et 1200 litres par hectare, ce qui représente près de 700 tonnes utilisées chaque année en France", précise l'Anses.
Selon une étude tout juste publiée par Générations Futures, la Loire-Atlantique, terre de maraichage, a acheté à elle seule 577 tonnes de metam-sodium en 2017.
L'étude de Générations Futures classe d'ailleurs la Loire-Atlantique comme étant le 10e département français le plus consommateur de pesticides en 2017.