Le Parcoursup du combattant n'est pas terminé. En France, environ 15 000 jeunes sont sans affectation selon le ministère. À Angers, certains sont sortis d'affaire mais d'autres attendent encore de connaître leur sort. Des associations étudiantes ont créé une "hotline" pour ceux dans le besoin.
À l'université d'Angers, les étudiants commencent à s'installer en vue de la rentrée. Tous se sont inscrits sur Parcoursup, la plateforme d'accès à l'enseignement supérieur mise en place cette année, et nombreux ont subit les aléas de ce système.
Agathe, future étudiante en anglais, a d'abord dû accepter une place en licence de lettres, en attendant, pendant plus d'un mois, de progresser dans la liste d'attente. "Fallait tout le temps regarder où on était, ça bougeait pas du tout, pendant deux semaines je n'ai bougé de place… En fait on était plus stressés par nos résultats de Parcoursup que par nos résultats de bac. On était plus stressés par le numéro de liste d'attente que par les révisions."
Comme elle, beaucoup ont attendu pour savoir quelle filière pouvait leur être attribuée. C'est le cas de Barbara, bientôt inscrite en psychologie. Mais tout le monde n'a pas eu cette chance : en France, environ 15 000 jeunes sont sans affectation selon le ministère.
En Pays de la Loire, sur les bacheliers 2018, 133 nouveaux étudiants restent sans affectation pour cette rentrée. Ce sont en tout cas ceux qui ont saisi la commission du rectorat après n'avoir reçu que des réponses négatives aux souhaits formulés sur le site. Sur plus de 36 000 bacheliers, c'est peu, mais pour les nombreux jeunes sur liste d'attente depuis des mois, l'été n'a pas non plus été de tout repos.
"On ne sait pas à quelle vitesse ça va… moi j'étais 200ème sur 2000, raconte Barbara. Vous imaginez pour les 1000 et quelques ? J'ai une copine qui est 6ème sur liste d'attente, elle regarde tous les jours… Elle gagne une place tous les 2 jours, et encore, là, ça commence à se rétrécir donc c'est plutôt tous les 3/4 jours…"
Une hotline pour étudiant en détresse
Face à l'angoisse de ces étudiants, et de leurs parents, la Fédération étudiante des associations angevines a créé une "hotline", ou plutôt une boite mail, à laquelle les étudiants inquiets ou paniqués peuvent les contacter pour obtenir des conseils."Un étudiant qui veut aller en LEA, qui n'a pas encore été accepté par Parcoursup, peut tout à fait venir nous voir, explique Antoine Le Tertre, président de la fédération. On prend connaissance de son cas, on regarde son dossier et on étudie toutes les possibilités qui s'offrent à lui."
À l'heure du premier bilan sur ce système de passage à l'enseignement supérieur, Antoine pointe du doigt le stress subi par les nouveaux étudiants cette année : "Il y a des choses qui doivent évoluer dans Parcoursup. Je pense que l'approche que prend Parcoursup vis-à-vis des conséquences en termes de stress et d'angoisse doit être questionnée, c'est une évidence."
Pour les formations sélectives, la date limite d'inscription est fixée au 27 août. Pour les formations non-sélectives ce sera le 5 septembre. Enfin une procédure complémentaire se terminera le 21 septembre en direction des établissements qui disposeront de places disponibles.
►Un reportage d'Emile Leveel, Thierry Poirier et Valérie Brut