Claire Supiot-Garçon a marqué l'histoire en devenant la première athlète française à participer aux Jeux olympiques et, 33 ans après, aux Jeux paralympiques, dans la même discipline, la natation. Originaire d'Angers, cette nageuse défie la maladie de Charcot. Son parcours la conduit désormais à aspirer à une qualification pour les Jeux de Paris 2024.
"Mon colocataire", la maladie de Charcot
" Mon colocataire". C’est comme cela que Claire Supiot-Garçon nomme sa maladie : Charcot-Marie-Tooth, une pathologie neurologique évolutive et dégénérative. Elle touche les nerfs qui contrôlent les mouvements musculaires et ceux qui véhiculent les informations sensorielles vers le cerveau.
Au quotidien, Claire explique par exemple qu’elle " ne peut pas marcher sans ses attelles ou ouvrir un pot de confiture. Et quand je nage, je n’ai pas de poussée au moment des départs ou des virages. Je dois faire avec mon colocataire. Il est parfois plus présent et ne part pas en week-end, ce qui va occasionner des gênes et une fatigue plus importantes".
Pour mieux vivre avec son colocataire, Claire a " appris à le connaître et à ne plus être en colère sur des symptômes qui m’agaçaient".
Des bassins olympiques aux défis paralympiques
Claire a toujours nagé. Après un cursus sport-études à Dinard, elle rejoint l’équipe de France de natation dans les années 80.
Neuf fois championne de France sur 100 m et 200 m papillon, elle participe aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. La maladie, génétique, était déjà sous-jacente. Mais ce n’est que vingt ans plus tard, en 2008, qu’elle peut mettre un nom dessus.
33 ans plus tard, aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2021, elle devient la première nageuse française à avoir participé aux Jeux Olympiques et Paralympiques avec une finale sur 100 m papillon.
Comme un poisson dans l’eau, Claire vise désormais la qualification pour les Jeux de Paris 2024. Elle aura alors 56 ans. Inarrêtable.
Les préparatifs d'une championne
" Il faut s’autoriser à rêver, se fixer des objectifs et faire en sorte que ça arrive. C’est le chemin pour y arriver le plus intéressant."
Tous les matins, avant d’aller travailler, Claire passe par AquaVita et la piscine Jean Bouin, à Angers, pour faire ses longueurs. Huit séances hebdomadaires dans l’eau auxquelles s’ajoutent du pilate et des séances de préparation physique.
Le tout sous l'œil affûté et bienveillant de son entraîneur, Marc, qui n’est autre que son frère, lui aussi touché par la maladie. " Pour moi, c’est lui le meilleur, car il a cette connaissance de la pathologie en plus de ses compétences d’entraîneur".
Claire peut aussi compter sur toute une équipe médicale et sur son mari, Frédéric, avec le soutien de ses enfants et sa petite-fille. “C’est important d’être bien entourée. On ne peut pas tout faire seule”.
Un engagement pour le handicap
Ce dépassement de soi, cette envie d’aller chercher ses rêves, Claire Supiot-Garçon la transmet au travers de sa fonction de référente handicap pour le département du Maine-et-Loire depuis cinq ans. " J’accompagne les travailleurs en situation de handicap, je les oriente. Je sensibilise également".
Et nul doute que la nageuse sait mettre des mots sur des maux. Une championne à tous les niveaux.
Article initialement publié le 11/10/2023
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