La commission de discipline de l'École des arts et métiers d'Angers se réunit le 10 janvier pour décider de sanctions à l'encontre des responsables d'un bizutage. En octobre 2017, une soirée d'intégration avait dérapé et plusieurs étudiants avaient été intentionnellement brûlés au bras.
Les habitués du quartier de la Doutre les reconnaissent du premier coup d'oeil : arborant dans les rues d'Angers de longues blouses grises personnalisées et souvent - pour les hommes - des barbes fournies, les étudiants de l'École des arts et métiers (ENSAM) sont célèbres pour leurs traditions, notamment pour les rites de passage qu'il font subir aux nouveaux arrivants, la fameuse période des transmissions de valeurs (PTV).
Ce petit milieu étudiant est sous le feu des critiques depuis la révélation, le 19 décembre 2017, Ce jour-là, le Courrier de l'Ouest révèle qu'une soirée d'octobre de la PTV a mal tourné. Plusieurs jeunes étudiants rapportent qu'il ont été brûlés au bras avec des manches de cuillère chauffés à blanc.
Un avertissement, un blâme ou une exclusion
Le rituel devait traditionnellement comporter une simulation de tatouage avec un glaçon sur les nouveaux étudiants, les yeux bandés. Mais en l'absence de glaçons, les responsables de l'intégration se sont tournés vers les couverts chauffés. Bien que superficielles, les blessures des étudiants ont aussitôt suscité l'émoi au sein de l'ENSAM. La PTV a ainsi été suspendue et le Ministère de l'Enseignement supérieur averti.Le 10 janvier, la commission de discipline de l'établissement s'est réunie dans la matinée. Trois enseignants et trois représentants des étudiants se sont joints au directeur du campus pour décider de sanctions à l'encontre des responsables du rituel raté. Ces derniers risquent un avertissement ou un blâme au meilleur des cas, sinon une exclusion temporaire ou définitive.
Pour rappel, le bizutage est reconnu comme délit depuis 1998. Une personne reconnue coupable de ce délit est passible de six mois de prison et de 7.500 euros d'amende.