Le centre de cure de la Claverie, situé aux portes d'Angers et dédié au traitement de l'obésité, fermera ses portes pendant 6 mois au grand dam des patients et du personnel. Aucun suppléant n'a été trouvé pour remplacer le médecin référent, en arrêt temporaire de travail.
Lutter contre l’obésité, c’est réapprendre à s’alimenter et à se mouvoir. C'est aussi la spécialité de l'hôpital de jour patient obèse de la Claverie, à Saint-Barthélémy-d'Anjou, à la sortie d’Angers.
Mais aujourd'hui, personnel et patients sont sous le choc : le site va fermer ses portes pendant 6 mois. En cause, l'arrêt de travail du médecin référent. Selon la direction, toutes les solutions ont été étudiées mais malgré les efforts, aucun remplaçant n'a été trouvé.
« Malheureusement, nous avons dû constater que nous ne trouvions pas la ressource médicale pour assurer ce remplacement, signale Sébastien Tréguenard, directeur adjoint du CHU d’Angers C’est contraints et forcés que nous allons fermer temporairement, d’avril à octobre 2017, ce service ».
Un service efficace selon les patients
Aurélie a été suivie pendant cinq semaines au centre de cure de la Claverie. Souffrant d'obésité depuis de nombreuses années, elle souligne l'efficacité du service, après plusieurs tentatives de régimes infructueuses. Elle affirme se sentir "trahie et délaissée" et considère le suivi de l'hôpital de la Claverie comme essentiel "pour réussir son combat contre l"obésité".En arrivant à la claverie, on nous apprend que l'obésité est une maladie. En cinq semaines, on nous redonne confiance en nous, on nous apporte un soutien psychologique, des cours de cuisine, de sport, mais aussi de biologie pour comprendre comment notre corps fonctionne. Nous sortons grandis de ce parcours et mieux dans notre tête et notre corps. Et ça marche, puisque l'on perd du poids.
Le centre de cure est essentiel aussi pour Patricia. À 52 ans, cette patiente confie n'avoir jamais pratiqué d'activité sportive et était "mal dans [son] corps". Prise en charge cinq semaines elle aussi en septembre 2016, elle était suivie par le centre pour lutter contre sa maladie. Elle ne comprend pas du tout cette fermeture.
Toute l'équipe a su me redonner confiance en moi. J'ai même perdu 14 kg en cinq mois. J'ai appris à faire du sport et à manger normalement sans me priver. Ce qui me fait mal c'est que ce service est super utile pour les personnes obèses (...). Lorsque l'on a des moments de doute, on peut toujours joindre une personne à la Claverie pour nous écouter. Maintenant, nous allons être seuls et tout le travail produit par l'équipe soignante ne servira à rien.
Une pétition a été lancée pour sauver le service. 19 candidats souhaitent suivre ce dispositif. En Maine-et-Loire 13 % de la population est considéré comme obèse. À titre de comparaison, selon le bulletin de Santé publique du 25 octobre, c'est le cas de 10,7% des Parisiens tandis qu'un Nordiste sur quatre est touché.