Cultissime se présente comme le premier festival international des œuvres cultes. Pendant trois jours, la ville d’Angers, plus précisément le prestigieux et mystique ancien hôpital Saint-Jean a bruissé des enseignements et des témoignages de références mondiales comme James Ellroy, Bernard Werber ou encore Douglas Kennedy dont quelques privilégiés ont pu écouter les conseils lors d’un atelier d’écriture. Mais on a parlé aussi manga.
Jean Van Hamme créateur de Thorgal, XIII, Largo Winch, était parmi les invités d’honneur, aux côtés de l’auteur de comics Mark Millar. Clémentine Beauvais, auteure de livres jeunesse était de ceux qui ont parrainé ce festival où l’on a pu apprendre à faire une BD, revoir le film LA Confidentiel, tiré du roman de James Ellroy, s’initier à l’escrime, faire un escape "Game of Thrones".
"Je suis de la génération Harry Potter et qui a eu le déclic"
"L'idée de Cultissime est née il y a environ trois, quatre ans, explique Phalène de La Valette, cofondatrice de cultissime. Je suis de la génération Harry Potter, une génération à qui on a mis un bouquin dans les mains et qui a eu le déclic. Il suffit que le bon livre, la bonne BD, le bon manga tombe dans les mains d'un enfant ou d'un adulte au bon moment, et paf ! Ça fait un lecteur ! On s'est dit avec les autres fondatrices : qu'est-ce qui pourrait donner envie de lire, qu'est-ce qui pourrait créer des opportunités ? C'est comme ça qu'est né le festival cultissime. Trois jours de fête, c'est pour ça qu'on prend le nom de festival et pas de salon, de fête qui allierait toutes les portes d'entrée vers la lecture."
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Cultissime, festival du livre dédié aux œuvres cultes et qui vient de se refermer après trois jours à Angers, ne pouvait pas, pour sa première édition, passer à côté d'un phénomène littéraire bien installé désormais en France : le manga !
Le scénariste Julien Blondel qui, avec le dessinateur Shonen a créé l’adaptation manga de la série de jeux vidéo Dark Souls Redemption, a fait le voyage pour venir dédicacer ses albums. Tout comme le scénariste et dessinateur Yoann Vornière.
"Le manga représente 40 à 50 % du marché de la bande dessinée"
Le monde des mangas n'est pas un art mineur dans le monde littéraire, son succès en France depuis une vingtaine d'années, le montre. La France qui est le deuxième pays au monde où les mangas se vendent le mieux ! Loin derrière le Japon, il est vrai.
"Le manga représente 40 à 50 % du marché de la bande dessinée", confirme Romain Ollivier, fondateur de la librairie Azu Manga, l'une des librairies indépendantes sollicitées pour participer au salon Cultissime. Il est venu y vendre les œuvres des auteurs invités. Et il défend avec vigueur le manga. "Ce n'est pas un effet de mode" dit ce passionné qui propose 7000 titres dans ses boutiques de la rue de la Roë et de la rue Chaperonnière.
La France, pays des BD de tous les pays
"On est le pays de la bande dessinée, rappelle Romain Ollivier. Le seul pays au monde où vous avez accès à toute la culture mondiale de la bande dessinée. Aux Etats-Unis, vous ne verrez que des comics, un peu de manga en Californie, mais pas de BD franco-belges. Et dans beaucoup de pays, vous ne verrez pas de BD."
Ok, la France est (avec la Belgique) LE pays de la BD. Mais pourquoi cet engouement pour les auteurs japonais ?
"On parle beaucoup de pouvoir d'achat, ajoute Romain. C'est un point essentiel. Une BD franco-belge, c'est entre 15 et 20 €. Un manga, c'est 8 ou 9 €. Et puis, il y a beaucoup d'adaptations animées des mangas. Pendant le Covid, les gens regardaient la télé, les plateformes sur lesquelles vous trouvez des séries animées d'inspiration manga. Ce sont souvent des héros qui sont collégiens, lycéens. Ce sont des héros sur lesquels les jeunes peuvent s'identifier. Les jeunes qui ne veulent pas rentrer dans le moule peuvent se rattacher à ces héros."
Une image encore négative chez certains adultes
Quand on évoque l'image parfois hypersexuée de certains personnages féminins, Romain monte dans les tours.
"Les héroïnes des comics aussi, sont parfois hypersexuées ! Est-ce que Falbala, dans Astérix, BD qui s'adressait à un public jeune, n'était pas hypersexuée ?" Fermez la parenthèse.
Le manga avait sa place à Cultissime et Romain espère bien que le salon aura une deuxième édition l'an prochain.
"Le manga le plus connu, rappelle le libraire, est né après la Seconde Guerre mondiale, c'était Astro, le petit robot". L'une des BD les plus vendues au monde.
Si c'est pas une œuvre cultissime ça !
Olivier Quentin avec Olivier Cailler.
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